20 fév 2017
Evelyne Morin et Sarah Anderson, toutes deux de CARE, ont voyagé jusqu’au Mali et au Bénin dans le cadre du projet TEMPS (Travaillons ensemble contre le mariage précoce) mené par CARE et le gouvernement du Canada. Ce projet vise à prévenir les mariages précoces et forcés dans ces deux pays par de l’éducation, du dialogue et de l’engagement communautaire favorisant une transformation sociale. Évelyne et Sarah ont discuté avec plusieurs participants du projet. Elles partagent ici d’incroyables témoignages d’étudiants en Bénin qui soulignent comment le projet TEMPS a stimulé leur volonté de s’opposer aux mariages forcés.
Ingrid rêve de devenir infirmière ou médecin. Elle partage avec nous qu’elle observe, grâce au projet TEMPS, une amélioration dans les pratiques autour d’elle et que les conseils prodigués par la facilitatrice du projet, qui assiste régulièrement aux réunions du club scolaire, lui permettront de terminer ses études.
Elle souhaite que les organisations impliquées dans le projet TEMPS ne cessent jamais de lutter contre les mariages précoces. Seule la persévérance dans les années à venir nous permettra de garantir une amélioration significative dans la question des mariages précoces et forcés dans son pays.
Clémentine n’a pas encore été personnellement témoin d’un cas de mariage précoce dans son entourage immédiat, mais elle dit entendre parler certains papas de mariage précoce : « Ils disent que dans l’ancien temps, c’est ce qui se faisait [les mariages précoces]. » Ce sont les pères qui décidaient d’envoyer leurs filles en mariage sans avoir l’âge. « Aujourd’hui, on leur dit que l’ancien temps est différent de notre temps, que cette pratique [doit cesser]. On est en train de travailler dans ce sens, de faire du progrès. »
Grâce aux informations qu’elle a reçues dans le cadre du projet TEMPS, Clémentine affirme se sentir désormais capable et à l’aise d’aller chercher de l’aide si elle avait connaissance qu’un cas de mariage précoce se prépare : « [J’appellerais] notre encadreur pour l’informer [et] pour qu’il vienne observer avec moi ou j’irais au Centre social pour signaler [le cas]. »
À la question : « En tant que garçon, comment reçois-tu les enseignements de la facilitatrice par rapport à la santé des jeunes filles, de tes camarades féminines? », il répond : « Que ce soit pour le sexe masculin ou féminin, il y a un âge de mariage qui est de 18 ans. Depuis que j’ai intégré le club scolaire « Les Défenseurs des Enfants » j’ai [appris] que tant que, que tu sois garçon ou fille, tu n’as pas encore 18 ans, tu ne peux pas te marier ou tomber enceinte. J’apprends donc comment me comporter pour ne pas [me retrouver] dans ce genre de situation. »
Hosni invite les élèves du monde entier à faire comme lui et à encourager leurs frères, sœurs et parents à lutter contre les mariages précoces. Il plaide ainsi : « Comment, en tant que mineur, si tu tombes enceinte ou tu te maries, pourras-tu continuer tes études? Comment pourras-tu nourrir ta famille? ». Évitons les mariages précoces et forcés.