Une transformation sociale pour mettre fin aux mariages précoces au Mali

Le projet TEMPS (Travaillons ensemble contre le mariage précoce), mené par CARE et le gouvernement du Canada, vise à prévenir les mariages précoces et forcés dans Mali et Bénin par de l’éducation, du dialogue et de l’engagement communautaire favorisant une transformation sociale. L’équipe de CARE au Mali ont discuté avec plusieurs participants du projet et ils partagent ici d’incroyables témoignages de gens qui soulignent comment le projet TEMPS a changé leurs façons de penser et stimulé leur volonté de s’opposer aux mariages forcés.

L’imam a fait remarquer que depuis la mise en œuvre du projet, toutes les filles qui se marient à sa mosquée ont plus de 18 ans.

« Nous avons réalisé que ces mariages sont plus solides que ceux que nous célébrions auparavant avec des jeunes filles qui n’étaient pas consentantes. Nous croyons maintenant que les mariages forcés sont des décisions irresponsables qui conduisent après coup à des regrets. Certains des problèmes qui incitaient aux mariages forcés et qui étaient considérés comme compromettants pour l’honneur des familles – comme des grossesses hors mariage – peuvent être surmontés si les parents et les enfants discutent ensemble de responsabilité, de protection et d’autres sujets jugés tabous. Le projet a contribué à sensibiliser les gens. C’est toujours mieux d’oser parler des sujets tabous que de les taire. »

Yati Togo, présidente d’une AVEC (Diallassagou, Mali)

« Je veille sur trois orphelines et souhaitais leur trouver des maris. Mais après avoir participé à la séance qui expliquait les conséquences des mariages forcés, j’ai décidé de ne pas les encourager à se marier avant d’avoir au moins 18 ans. Le projet TEMPS m’a ouvert les yeux sur les mariages précoces et j’ai été effrayée par ce que pouvait signifier un mariage hâtif pour mes filles. Toutes les femmes devraient voir mon témoignage comme un éveilleur de conscience. C’est dans l’intérêt de tout le monde de s’assurer que les filles ne soient pas forcées de se marier. »

 

Ibrahim Haidara, père d’une rescapée (Kessu Bibi, Mali)

Ibrahim est le père d’une jeune fille qui va à l’école. Il l’avait promise à un futur mari. Comme le veut la tradition dans sa culture, il avait reçu une dot de la future famille « en échange » de sa fille. Cependant, avant la tenue du mariage, il a participé à une séance de sensibilisation du projet TEMPS sur les effets des mariages forcés.

Profondément touché par ce qu’il y a entendu, il a décidé d’annuler le mariage de sa fille en organisant une réunion d’urgence avec le fiancé et sa famille. Il leur a remis la dot reçue.

« Je me fiche de ce que les gens pensent. Mais je ne vais pas commettre le crime de faire ça à ma fille. Pour faire une comparaison, je vois les mariages forcés comme une faucille qui coupe du blé immature et qui a des effets désastreux tant pour le champ que pour celui qui le cultive. Maintenant qu’on a commencé à comprendre cette réalité, on doit y mettre fin. Je sais que les choses ne changeront qu’en créant des exemples. C’est pourquoi j’ai décidé d’être le premier exemple dans ma communauté. D’autres feront comme moi, j’en suis sûr. »


Pour en savoir plus sur le projet TEMPS de CARE

Vous pouvez aider à prévenir les mariages forcés des enfants.

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