Bienvenue dans le club : la santé promue par des élèves de régions rurales du Zimbabwe

À l’école primaire Murerekwa, la santé fait du bruit… Près de 700 élèves fréquentent cette école située dans le district de Zaka, dans le sud-est du Zimbabwe. À en juger le bruit qu’on entend à travers la lourde porte en bois du club de santé, on dirait que les 700 jeunes y jacassent en même temps.

En fait, le club de santé de l’école primaire Murerekwa compte 60 membres qui, aujourd’hui, se font très bien entendre. Ils chantent, jouent des rôles et écrivent des poèmes reliés à la santé.

Pour la deuxième année consécutive, le Zimbabwe a été touché par une sécheresse provoquée par le récent phénomène climatique El Niño. Puisque plusieurs communautés tirent leurs moyens de subsistance de l’agriculture, les rendements réduits ont occasionné un déclin économique, une baisse de l’emploi et des épidémies.

« Dans le club de santé, nous parlons de santé ainsi que d’hygiène personnelle et générale aux enfants, explique Mme Mamvura, la coordonnatrice en matière de santé à l’école et présidente du club. C’est un sujet important. Si on transmet les bons messages aux jeunes, ils les rapporteront à la maison et les propageront dans la communauté. »

Mme Mamvura est l’une des cinq enseignantes du district qui ont été formées par CARE grâce à des fonds du bureau de l’USAID pour les secours d’urgence en cas de catastrophe à l’étranger (OFDA). L’objectif est d’améliorer les soins de santé ainsi que les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans des communautés comme Zaka.

« Notre plus grande réussite jusqu’à présent concerne les toilettes et l’importance d’avoir une salle de bain à la maison, dit Mme Mamvura. Auparavant, les gens se soulageaient dans des espaces extérieurs. Mais après nos conseils sur les avantages d’avoir une toilette dans le foyer familial, les élèves ont ramené le message chez eux et les parents ont commencé à bâtir des toilettes, souvent avec le peu de matériaux qu’ils avaient. »

Les séances du club se tiennent tous les jeudis en après-midi dans une grande salle de classe aérée affichant de l’information sur divers aspects de la santé. Au club, il y a toujours plus de membres que de places pour s’asseoir. Les jeunes s’entassent donc à trois ou même à quatre à chaque pupitre.

L’âge des membres du club varie de 8 à 18 ans. Les filles y sont plus nombreuses que les garçons – 43 filles et 17 garçons. Cela n’étonne pas Mme Mamvura. « Les filles sont toujours plus intéressées que les garçons par les mesures d’hygiène personnelle. »

« Le sujet le plus délicat a été les changements corporels vécus par les filles, ajoute Mme Mamvura. C’est difficile pour les filles d’arriver à la maison et de parler des transformations de leur corps avec leur mère ou leur père. C’est pourquoi nous discutons de ce sujet en classe en explorant divers scénarios en petits groupes. Cela les met en confiance pour aborder la question à la maison. »

« Nous avons beaucoup de plaisir, assure Mavis Kushinga, 15 ans, la présidente du club. À chaque rencontre, nous apprenons quelque chose de différent. Il y a quelques semaines, nous avons appris qu’en lavant nos mains, l’eau doit toujours couler dessus, parce que si nous lavons nos mains dans un bol, ça salit l’eau et nous pouvons avoir des maladies. C’est donc mieux quand l’eau coule sur nos mains. »

L’une des responsabilités de Mavis à titre de présidente du club est d’organiser quelques activités.

« Je me sens comme un professeur, dit-elle en souriant. Quand je finirai l’école, j’aimerais d’ailleurs faire ce métier pour partager mes connaissances avec d’autres enfants et rendre le monde meilleur. »


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