Somalie : le choix difficile de deux mères

Fawsiyo est assise sur un lit d’hôpital dans une des régions rurales de la Somalie et elle berce Mawlid, son fils de six mois, pour apaiser ses pleurs. Il y a dix jours, Mawlid a commencé à vomir et à avoir la diarrhée, et l’état de santé du bébé ne s’est pas amélioré. Comme le mari de Fawsiyo a dû se rendre jusqu’en ville pour y chercher du travail en raison de la grave sécheresse qui a créé une crise alimentaire, Fawsiyo s’est donc retrouvée seule pour prendre soin de leurs cinq enfants. Et aujourd’hui, le petit Mawlid est très malade.

Fawsiyo savait qu’elle devait amener Mawlid à l’hôpital, mais qui aurait gardé ses quatre autres enfants? Elle a dû se résigner à attendre et à espérer que Mawlid ne meure pas avant le retour de son mari.

Durant deux longues journées, elle a désespéré de ne pouvoir rien faire. Lorsque son mari est revenu à la maison, elle s’est précipitée à l’hôpital. Heureusement, il n’était pas trop tard… Ce ne sont pas tous les enfants qui ont cette « chance ».

« C’est un problème très courant. Beaucoup d’hommes ont quitté femme et enfants pour trouver du travail en ville après la mort de leur bétail causée par la sécheresse, explique Hamdi, une coordonnatrice en nutrition chez CARE Somalie. Plusieurs mères laissées seules avec des enfants doivent vivre le cauchemar de compromettre la vie d’un de leurs enfants pour sauver les autres. »

Halimo, une autre mère, a une fillette de 18 mois, Samira. Celle-ci avait une diarrhée persistante. Halimo espérait que sa fille irait mieux, parce qu’elle ne pouvait laisser ses quatre autres enfants seuls à la maison. Hier, un travailleur en santé communautaire de CARE lui a rendu visite, a ausculté Samira et a encouragé la mère à la conduire sans tarder au centre nutritionnel de CARE pour un examen médical.

Après sa visite au centre nutritionnel où Samira a été vue par un travailleur en santé de CARE, Halimo a appris que sa fille souffrait de malnutrition sévère mais aussi de la rougeole. Elle devait conduire son bébé à l’hôpital sans perdre une minute.

Les cas de rougeole sont répandus en Somalie. La rougeole se développe dans des environnements encombrés et insalubres, et avec près de 700 000 déplacés en raison de la sécheresse, la densité de personnes dans les camps s’accroît énormément.

Dans ces camps, CARE s’assure de faire du dépistage et de parcourir les centres de traitement pour fournir des vivres aux femmes enceintes, aux mères allaitantes et aux enfants de moins de cinq ans. Jusqu’à présent, CARE y a traité plus de 11 000 enfants souffrant gravement de malnutrition. Dans les centres, les enfants sont pesés, et la circonférence de leur bras est mesurée afin de déterminer le niveau de malnutrition atteint. Des enfants comme Samira, sévèrement mal nourris et présentant des complications médicales telles que la rougeole, sont alors référés à l’hôpital le plus près afin d’y recevoir des soins d’urgence plus avancés.

Une fois à l’hôpital, Halimo réconforte son bébé malade, soulagée que Samira y reçoive le traitement qu’il lui faut, mais tout de même inquiète pour ses autres enfants laissés seuls à la maison.


Plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim en Somalie, au Nigéria, dans le Soudan du Sud et au Yémen.

Avec l’état de famine déjà déclaré au Soudan du Sud, les familles de plusieurs régions africaines et du Yémen ont plus que jamais besoin d’aide, incluant les 1,4 million d’enfants qui souffrent de malnutrition aigüe.

Jusqu’au 30 juin, votre don sera égalé et versé dans le Fonds de secours contre la famine du gouvernement du Canada.

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