Réfugiés du Myanmar : une jeune fille déterminée

Somira and her sister Asia in a refugee camp in Bangladesh

« Papa », murmure-t-elle à l’oreille de sa sœur. « Dis “papa” », réitère-t-elle en dissimulant un sourire, sachant déjà qu’elle fera réagir sa sœur.

Lorsqu’on demande à Asia ce qui lui manque le plus du Myanmar, sa petite sœur Somira ne peut s’empêcher de répondre à sa place. La fillette de 9 ans est une vraie boule d’énergie. Son sourire est lumineux comme un lever de soleil et son espièglerie fait joliment contraste avec la morosité du camp. À première vue, rien ne laisse voir qu’elle porte aussi de lourds chagrins sur ses épaules.

Les quatre sœurs ont dû fuir vers le Bangladesh toutes seules. Elles se souviennent comme si c’était hier de la nuit où des hommes armés sont entrés chez elles et ont traîné de force leurs parents à l’extérieur. C’est la dernière fois qu’elles les ont vus. S’étant enfuies en toute précipitation par la porte d’en arrière, les sœurs se sont cachées dans la brousse tout à côté et y ont passé la nuit, espérant désespérément que leurs parents viendraient vite les rejoindre. Ils ne sont jamais venus. Quand les sœurs sont retournées à la maison, tout ce qu’elles ont trouvé, ce sont les restes du village brûlé. Leur vie était en cendres.

Somira at the school she attends in a makeshift refugee camp in Bangladesh

Après avoir vécu durant quatre mois au Bangladesh dans un endroit bondé, terrifiant et qui leur était inconnu, Somira et ses sœurs ont retrouvé leur oncle dans le camp.

« Nous l’appelons maintenant papa, dit Asia, 11 ans. Si nos parents étaient là, nous pourrions mener une meilleure vie », ajoute-t-elle. Maintenant, les sœurs comptent les unes sur les autres. Que ce soit pour faire leur lit, se rendre à l’école, aller chercher de l’eau ou manger, elles font tout ensemble. Certains des amis avec qui elles ont grandi ont aussi cherché refuge au Bangladesh. Mais comme le camp comprend près de 900 000 personnes, elles ne les voient pas souvent, car ils vivent trop loin.

Au Myanmar, l’accès à l’éducation est loin d’être évident. À cause des difficultés à se déplacer et de la quantité limitée des écoles disponibles pour les enfants des minorités musulmanes, il y a une surpopulation d’élèves, ce qui compromet sérieusement les chances pour les filles comme Somira de s’instruire. Contre toute attente, Somira s’exclame : « Je ne veux pas me marier, je veux devenir enseignante ! »

Somira a des souvenirs très précis de la vie qu’elle menait avec sa famille à la maison. « Ma mère avait l’habitude de se blottir contre moi et de m’embrasser les joues. Elle allait chercher de la nourriture, elle nous amenait faire des promenades. Ma maison me manque… », ajoute-t-elle en regardant au loin.

Même si elle ne peut recoller tous les morceaux, CARE fait beaucoup. Grâce au soutien de donateurs, elle a notamment aidé Somira et 22 000 autres réfugiés du camp à se construire une maison temporaire en leur fournissant du bambou, du plastique et des outils. Déterminée et positive, Somira veut transformer son épreuve en étincelles d’espoir pour rêver à un avenir plus radieux.


Voyez comment, grâce à votre soutien, CARE aide de nombreux réfugiés du Myanmar, dont Somira et ses sœurs.

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