Un garçon qui s’appelle Care : l’histoire d’une famille qui apprécie le travail de CARE au Soudan du Sud

Par Joseph Scott, coordonnateur des communications et de la défense des droits, CARE Soudan du Sud

Ludia Ajasi est une veuve qui vit à Odikolong, un petit village situé dans la banlieue de l’État de Torit, au Soudan du Sud. Elle survit en cultivant un petit lopin de terre derrière sa maison. Depuis quelques années, les faibles précipitations nuisent énormément à ses récoltes, ce qui l’oblige à se battre pour nourrir sa famille.

« Quand mon mari est mort, nous avions huit enfants, dit Ludia. Même si c’était difficile de gérer une aussi grosse famille, j’étais heureuse que mon mari soit à mes côtés pour m’aider. À son décès, j’ai dû m’occuper des enfants toute seule. »

Quelques mois après la mort de son mari, Ludia a dû – par tradition – songer à épouser le plus jeune frère de son défunt mari. Elle ne s’est pas objectée à cette idée, car elle pensait qu’il était bon d’avoir un homme à la maison pour la soulager de la charge des enfants.

« Je me suis trompée au sujet de mon beau-frère… Il n’est venu chez moi qu’une seule fois, et c’est pour me mettre enceinte. Après, il a disparu et n’est jamais revenu. »

Comme elle ne pouvait plus compter sur le soutien d’un proche, Ludia a dû chercher un moyen de subvenir aux besoins de sa grande famille. « Je ne pouvais pas divorcer de mon nouveau mari parce que sa famille aurait exigé les vaches qu’elle m’avait offertes pour la dot. Et ma famille à moi n’avait plus les vaches, parce qu’elle les avait données pour la dot de mes frères », explique-t-elle

Ludia and her little boy named Care

Lutter pour vivre

N’ayant aucune source de revenus, Ludia et sa famille ont dû apprendre à lutter jour après jour pour survivre. Il est souvent arrivé que Ludia n’arrive pas à trouver de quoi manger. Ces jours-là, les enfants ont pris l’habitude d’aller en ville pour récupérer des restes de nourriture dans les restaurants locaux.

« L’an dernier, mon frère qui habitait en Ouganda est venu me rendre visite, raconte Ludia. Il a été profondément touché de voir l’épreuve que je traversais. Il a alors offert de prendre sept enfants avec lui. Je suis restée avec ma plus jeune fille, Eli. Je n’avais pas d’autre choix que de les laisser partir. »

Même si elle a été aidée par son frère, Ludia s’est tout de même fait du souci. Comment allait-elle faire vivre sa fille? Elle n’avait pas de travail et sa dernière récolte avait été désastreuse. La nourriture était une rareté. Ludia était à deux doigts de perdre espoir… Puis, CARE a frappé à sa porte.

Comment CARE l’a aidée

« J’ai été choisie par la communauté pour participer à un projet de ‘rémunération contre travail’, dit Ludia, alors enceinte d’un mois. Ç’a été un grand soulagement, parce que je ne gagnais pas un sou. »

Le projet visait à aider des personnes vulnérables dans des régions affectées par des conflits, particulièrement des foyers dirigés par des femmes. Son objectif était de soutenir financièrement des ménages en incitant des gens à travailler à l’entretien des routes et à des services de rééducation dans les communautés.

« Ç’a été la première fois depuis des années que j’ai eu des revenus par moi-même. Comme je savais qu’il me fallait économiser un peu de mon argent parce que le projet ne durait que trois mois, j’ai joint un groupe villageois d’épargne soutenu par CARE. »

Huit mois plus tard, les économies ont été des plus utiles. Rendue au terme de sa grossesse, Ludia a utilisé une partie de ses épargnes pour louer une motocyclette-taxi qui l’a conduite à l’hôpital.

Ludia and her little boy named Care

Un prénom en l’honneur de CARE

« Il y a une bonne distance jusqu’à l’hôpital, rapporte la nouvelle mère. Si je n’avais pas eu l’argent pour payer mon déplacement, il aurait fallu que je marche longtemps. Je ne crois pas que j’en aurais eu la force. »

Ludia est restée une journée à l’hôpital. Le lendemain matin, elle a mis au monde un beau garçon.

« Quand les médecins m’ont demandé le nom de mon fils, je leur ai dit qu’il s’appelait Care. Ils m’ont regardée comme s’ils avaient mal entendu. J’ai répété : oui, c’est Care. »

Pour le personnel médical, c’était inédit qu’un parent appelle son enfant en l’honneur d’une organisation. Normalement, les gens prénomment leurs enfants en reprenant le nom du père ou d’un proche.

Mais pour Ludia, son choix était sans discussion.

« CARE m’a aidée dans un moment important. J’étais vraiment mal prise, et CARE m’a procuré du travail. Personne n’avait jamais rien fait de tel pour moi. C’était donc normal que mon bébé porte le nom de l’organisation qui m’a donné ma chance », résume-t-elle.

L’avenir

Ludia est maintenant l’une des agricultrices qui profitent du projet de CARE axé sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. Elle fait partie d’un groupe d’agricultrices [LD1] que CARE soutient en fournissant notamment des graines de légumes et de sorgho ainsi que des outils agricoles.

« Jusqu’à présent, les pluies sont au rendez-vous. J’ai déjà semé mon sorgho et j’ai aussi un potager à côté de chez moi dans lequel je fais pousser des légumes, dit-elle. Si les pluies continuent d’être bonnes, je suis sûre d’avoir une bonne récolte. »

Une bonne récolte, pour Ludia, ça signifie d’avoir suffisamment d’aliments pour nourrir ses deux enfants. Et s’il y en a de plus, elle pourra les vendre pour avoir de quoi acheter des biens de première nécessité. Présentement, Ludia projette d’élever et d’éduquer Care qui pourra ensuite aider d’autres personnes dans le besoin.

« Je veux que mon fils Care aille à l’école et puisse plus tard travailler pour CARE. Je sais que s’il travaille pour CARE, il pourra aider d’autres personnes dans le besoin. »


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