De réfugiée à aide humanitaire : l’histoire de Lucie

Sous le soleil brûlant de Silambi, Lucie Mainoudji, une tchadienne, va d’édifice en édifice donner des instructions et taquiner les ouvriers sur le site. Son sourire contagieux et sa solide capacité de travail font de Lucie une leader inestimable pour CARE.

Lucie, une ingénieure civile, est mariée et mère de deux garçons. Elle travaille pour CARE depuis décembre 2013 à titre de spécialiste en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène au Tchad. Présentement, Lucie travaille à Moissala, dans le sud du Tchad, comme gestionnaire pour le projet Start Fund où elle aide à construire des abris, des latrines, des douches et des puits, en plus de distribuer des kits de dignité (serviettes hygiéniques, savon, etc.) à des femmes et à des filles.

Civil engineer, Lucie Mainoudji

Tchadienne de naissance, Lucie est la fille aînée d’une mère couturière et d’un père militaire. Elle a vécu une partie de son enfance au Cameroun. À cause des événements survenus au Tchad, la famille a dû se mettre à l’abri au camp de réfugiés de Faro, au nord du Cameroun. C’est là que Lucie a entrepris son école primaire. Elle était en cinquième année lorsque ses parents et elle-même sont retournés au Tchad.

Après avoir reçu son diplôme de l’école secondaire, Lucie est tombée enceinte. À la demande de son fiancé, elle a abandonné l’école. Comme son père ne voyait pas son mariage d’un bon œil, il l’a incitée à poursuivre ses études. Ainsi, après avoir donné naissance à son garçon, Lucie a repris les cours, cette fois pour devenir ingénieure civile. Ce sont ses parents qui ont gardé son fils. Huit ans plus tard, elle a terminé son baccalauréat. Peu de temps après, elle a accouché de son deuxième garçon.

Grâce à son éthique du travail et à ses compétences, Lucie est devenue une personne-ressource pour le volet de construction d’hôpitaux, d’écoles, de divers édifices et de routes.

Civil engineer, Lucie Mainoudji

Par la suite, Lucie s’est jointe à CARE où elle travaille aujourd’hui.

« J’ai été contente d’apprendre que CARE aidait des réfugiés, dit Lucie. J’étais aussi une réfugiée. Donc, c’était pour moi une source de fierté de servir des réfugiés. Si personne ne s’était soucié de nous, ma famille et moi ne serions pas là aujourd’hui. Ce qui arrive aux réfugiés nous est aussi arrivé. Ils sont des êtres humains comme moi. Ça peut arriver à n’importe qui d’être dans cette situation. Nous devons nous aimer et nous entraider en tant qu’humains, d’où le mot humanitaire. »

Lucie a beaucoup de projets pour l’avenir. Mais sa priorité est l’éducation de ses enfants.

« Si mon père ne m’avait pas poussée à continuer mes études, qu’est-ce que je serais devenue? Mon but premier est donc de veiller à l’instruction de mes enfants. Ensuite, je veux être au service des personnes vulnérables. Ça me fait plaisir d’aider des gens dans le besoin. »

S’il y a un message que Lucie aimerait voir circuler dans le monde, c’est celui-ci :

« Les gens doivent arrêter de sous-estimer les femmes. Parce que les femmes peuvent faire plus que les hommes. Les personnes qui ont des filles ne doivent pas les négliger. Elles doivent investir dans leur éducation. Tout ce que les hommes font, les femmes peuvent l’accomplir. Le message que j’adresse aux femmes est qu’elles doivent prendre leur destin et leur succès en main. »


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