DEVANT L’ISSUE DÉCEVANTE DE LA COP24, LES GOUVERNEMENTS DOIVENT AGIR SUR LE FRONT DES URGENCES CLIMATIQUES À L’ÉCHELLE NATIONALE

COP24

Samedi soir, la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques organisée à Katowice, en Pologne, s’est achevée après de longs débats. À l’ouverture de la COP24, CARE avait rappelé aux parties présentes que la lutte contre les changements climatiques devait être placée sous le signe de l’équité. Si certains pays ont tenu compte de nos appels, d’autres ont manqué l’occasion de peser de tout leur poids dans la balance.

Certains des pays participants ont adopté un ensemble de décisions, notamment un règlement visant à encadrer la mise en œuvre des Accords de Paris sur le climat, le soutien financier aux pays en développement et des résolutions quant à la poursuite de la réduction des émissions, au vu des récentes prévisions du rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) concernant les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C. Si le résultat de la COP24 correspond aux attentes formulées en amont de la conférence, il s’avère insuffisant devant l’urgence climatique.

Le secrétaire général de l’ONU convoquera en 2019 un sommet sur le climat. Compte tenu du résultat insatisfaisant de la COP24, CARE exhorte les pays à consacrer leur énergie à la refonte de leur plan national sur le climat afin d’accélérer la réduction de leurs émissions d’ici 2020. Comme l’a démontré l’issue de la COP24, assister à la conférence ne suffit pas. Les gouvernements doivent donc être prêts à réaffirmer leur engagement et à augmenter leur budget pour aider les pays en développement à s’adapter aux effets des changements climatiques et à faire preuve de résilience.

COMMENTAIRES

 

Shaughn McArthur, responsable, Politiques et influence, CARE Canada : « À Katowice, les discussions se sont une nouvelle fois appuyées sur les différences de longue date entre pays développés et pays en développement, soit respectivement les principaux responsables des changements climatiques et ceux qui en subissent les plus graves conséquences. Le compromis de dernière minute est loin de fournir le règlement stable et transparent nécessaire pour préserver les acquis du développement des dernières générations et permettre au monde d’emprunter une voie plus durable. Il incombe à présent à des pays comme le Canada de prendre des mesures concrètes afin de signifier leur engagement à bâtir un futur plus vert et plus sain dans lequel les droits de la personne sont protégés, les capacités des femmes et des jeunes filles sont mises à profit, les besoins des communautés les plus vulnérables de la planète sont satisfaits et les obligations en vertu des Accords de Paris sur le climat et de la Feuille de route des 100 G$ sont respectées. »

Sven Harmeling, responsable, Politiques mondiales sur les changements climatiques, CARE International : « Lors de la COP24, un certain nombre de pays puissants, agissant en fonction d’intérêts à court terme, ont remis en question le seuil ambitieux de 1,5 °C et écarté les résultats alarmants du rapport spécial du GIEC. La lutte pour la justice climatique sur le terrain est l’œuvre des pays, des sociétés civiles et des personnes les plus vulnérables. Si les gouvernements ont franchi une étape importante en adoptant un règlement visant à encadrer la mise en œuvre des Accords de Paris sur le climat, le monde a désormais besoin de mesures plus radicales à l’échelon national, et nous devons aider les pays pauvres à renforcer leurs capacités de résilience climatique. »

Vitumbiko Chinoko, coordonnateur, Partenariats et plaidoyer, CARE Afrique du Sud : « Les pays vulnérables ne peuvent porter le monde sur leurs épaules. Lors de la COP24, une poignée de pays puissants ont tenu le multilatéralisme en échec. Il est inacceptable que des gouvernements persistent à se réfugier derrière l’inaction des États-Unis ou d’autres gros pollueurs. Les pays qui, jusqu’ici, sont demeurés spectateurs de ce processus doivent assumer leurs décisions et reconnaître qu’ils ont échoué à suivre l’exemple des plus vulnérables. »

Fanny Pettibon, responsable du plaidoyer, CARE France : « Certaines parties n’ont pas su profiter de la COP24 pour réitérer leur engagement, en vertu de l’Accord de Paris, à respecter et à protéger les droits de la personne dans le cadre de l’action climatique. En dépit de la gravité du rapport du GIEC concernant les effets actuels et futurs des changements climatiques, les pays vulnérables ont dû négocier sans relâche afin que le règlement mentionne les pertes et les dommages. En outre, les règles qui régiront à l’avenir le financement climatique permettent aux pays développés de tirer profit d’importants vides juridiques. Nous incitons les gouvernements à ne pas revenir sur leurs engagements en matière de droits de la personne, d’égalité des genres et de soutien financier aux populations les plus touchées. »

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