Façonner l’avenir ensemble

C’est aujourd’hui ma première journée comme présidente et chef de la direction de CARE Canada.

À l’aube de mon mandat, je prends toute la mesure du privilège de joindre un organisme qui joue un rôle de soutien vital (littéralement) aux quatre coins du monde. Il y a quelques mois, lorsque j’ai accepté d’occuper ce poste, nul n’imaginait que mon aventure commencerait au beau milieu d’une pandémie qui fait planer une nouvelle menace – ô combien injuste – sur la santé, la sécurité et les moyens de subsistance des personnes les plus vulnérables de la planète : les femmes et les jeunes filles.

Au moment d’écrire ces lignes, il m’est apparu très clairement que, malgré la distance physique qui nous sépare, le besoin d’action collective, de solidarité et de vision d’ensemble n’a jamais été aussi criant. Chacun de nous a toujours eu le désir de faire une différence réelle dans ce monde. J’en ai fait le constat de manière très concrète lors de ces dernières semaines.

Si les temps sont sans conteste difficiles, nous ne devons pas perdre de vue qu’il s’agit également d’une occasion déterminante pour nous de travailler ensemble et d’ainsi œuvrer à construire un monde meilleur pour tous et chacun.

Tout au long de ma carrière, j’ai eu l’honneur de travailler avec de nombreux Canadiens et Canadiennes, des communautés locales et des organisations en quête de justice sociale et d’un monde meilleur pour tous. Que ce soit en lançant les premières conversations publiques sur l’importance de la santé mentale, en plaidant pour un soutien accru aux sans-abri ou en amassant des fonds indispensables à la santé des femmes et des enfants, mon travail consiste essentiellement à favoriser la dignité, l’égalité et le bien-être de chacun. Je me sens immensément honorée de pouvoir apporter chez CARE les enseignements tirés de ces expériences – un organisme qui fait entendre les voix et points de vue de nombreux individus, organisations, régions et paliers de pouvoir en ayant pour unique objectif le mieux-être de tous.

J’ai travaillé d’arrache-pied pour devenir la leader que CARE est en droit d’attendre en ce moment, d’abord en assurant la direction de plusieurs organisations, notamment la division britanno-colombienne de l’Association canadienne pour la santé mentale et, plus récemment, la Fondation des hôpitaux VGH et UBC. Et je reconnais volontiers que j’ai une dette de gratitude envers celles et ceux qui se sont battus pour que j’aie accès à de tels postes.

Je ne serais pas ici aujourd’hui sans la force et la détermination de ma grand-mère maternelle, une juive qui a pu fuir l’Europe centrale avec sa jeune famille pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne serais pas non plus ici sans l’incroyable résilience de ma propre mère qui nous a élevés seule, mon frère et moi. Enfin, je ne serais pas ici sans un certain nombre de mentors qui m’ont encouragée à me mettre au défi et à revendiquer des postes qui ont souvent été l’apanage des hommes.

Je crois profondément que tous les êtres humains possèdent le même potentiel. Toutefois, en raison de circonstances particulières (ethnie, genre, géographie… la liste est longue!), ce potentiel ne peut être pleinement exploité, ce qui constitue un véritable obstacle à l’égalité et à la justice dans le monde d’aujourd’hui.

Je suis donc absolument enchantée de me joindre à un groupe de personnes si talentueuses qui se consacrent à aider des populations dans le besoin et qui souhaitent avec tant de ferveur faire advenir le changement nécessaire devant permettre aux femmes, aux jaunes filles et à leurs communautés de se sortir de la pauvreté et de situations de crise.

Je me réjouis de pouvoir entrer en contact avec beaucoup d’entre vous dans les jours qui viennent et ainsi apprendre à mieux vous connaître. La communauté CARE est vraiment notre plus grande richesse. Il n’a jamais été aussi important que nous travaillions ensemble.

Mon objectif pour les jours à venir est clair. La COVID-19 sera presque certainement le défi le plus important pour les femmes et jeunes filles des pays en développement dont nous serons témoins au cours de notre vie. La façon dont CARE permet aux femmes et aux jeunes filles les plus vulnérables du monde de diriger les efforts de secours et de rétablissement dans les semaines à venir façonnera la résilience des pays qui sortiront de cette pandémie.

Aïcha Ahmad affirme que « le malheur est un grand maître ». J’apprends. Il me tarde de le faire avec vous.

~ Barbara