Se procurer des vivres malgré la fermeture des marchés : L’histoire de Fatima

Fatima, qui habite la zone de conflits de Bab al-Tabbaneh, à Tripoli, n’a pas travaillé depuis que la pandémie de coronavirus a gagné le Liban. Elle partage un modeste appartement avec sa famille. Son mari, Abdel Kader, a perdu sa jambe il y a trois semaines.

Fatima sits with her family in their small apartment in Tripoli, Lebanon As part of CARE’s response to COVID-19 in Lebanon and to prevent further spread of the virus, CARE staff fill vans with food parcels and hygiene items, in partnership with Lebanese NGO Sanabel al-Nour.

« Mon mari, qui était boucher, a eu des problèmes à la jambe gauche pendant des années à cause de deux accidents. Il ne pouvait plus rester debout assez longtemps pour pouvoir faire son travail. Il y a trois ans, pour nourrir la famille, j’ai décidé de vendre des shish taouks. Mon mari les préparait et j’allais les vendre dans un petit étal de la rue Ma’rad. »

Ma’rad est une grande artère de Tripoli, mais ses commerces ont dû fermer depuis l’éclosion de la pandémie.

« Parfois, je gagnais jusqu’à 40 000 lires libanaises par jour (soit l’équivalent d’environ 19 dollars canadiens). Mon fils aîné, qui a 20 ans, nous aidait aussi à payer les factures. Il travaillait chez un boucher pour 10 000 lires libanaises par jour (soit environ 4,50 $) », explique Fatima avec un grand sourire.

Alors qu’elle poursuit son récit, la tristesse gagne son visage et les larmes jaillissent de ses yeux.

« Je n’ai pas travaillé depuis que la pandémie a été déclarée. Il y a deux semaines, faute de clients, le boucher a congédié mon fils. Nous n’avons pas touché un sou depuis. »

Dans les pays en développement, les femmes et les jeunes filles sont beaucoup plus à risque de souffrir des contrecoups de la COVID-19. En milieu urbain, la restriction des déplacements et la fermeture des marchés font en sorte qu’il est plus difficile pour les femmes de se procurer et de préparer des aliments pour leur famille – un rôle qui leur incombe presque exclusivement. En raison de la flambée des prix des denrées et de l’amenuisement des possibilités de revenus, les vivres deviennent de plus en plus difficiles à trouver. Le fait de ne pas pouvoir remplir ce rôle social fondamental impose un stress supplémentaire aux femmes et pourrait être à l’origine d’une recrudescence de la violence domestique, ce qui se soldera selon toute vraisemblance par la privation alimentaire des femmes.

Mais avec votre soutien, CARE veille à ce que les femmes et les jeunes filles disposent des outils et de l’appui nécessaires pour survivre à cette crise et contribuer à faire de ce monde un endroit plus juste et plus apte à résister aux situations difficiles.

Dans le cadre de l’intervention de CARE en réaction au virus, notre personnel s’associe à l’ONG libanaise Sanabel al-Nour pour distribuer des paniers alimentaires et des nécessaires d’hygiène à 300 familles vulnérables de Tripoli, dans le nord du Liban. Ces paniers alimentaires contiennent du riz, des lentilles, des pâtes, des pois chiches, du sucre, du lait, de l’huile, de la margarine et du thé. Les nécessaires d’hygiène, quant à eux, contiennent du savon, du détergent et des mouchoirs. Ces paniers alimentaires et articles d’hygiène ont été distribués par les travailleurs sociaux et les bénévoles de CARE dans le quartier de Bab al-Tabbaneh ravagé par les conflits.

LE MONDE SERA PLUS SÛR LORSQUE NOUS SERONS TOUS À L’ABRI. CETTE PANDÉMIE MONDIALE APPELLE À UNE SOLUTION MONDIALE QUI ENGLOBE LES FEMMES ET LES JEUNES FILLES. VOUS POUVEZ APPORTER VOTRE AIDE.

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