L’importance de bâtir une communauté : le parcours COVID-19 d’une infirmière de la Colombie-Britannique

Amy travaille comme infirmière à l’hôpital St. Paul de Vancouver, en Colombie-Britannique. Après avoir été hospitalisée en raison de la COVID-19, elle a demandé à ses proches de nouer des rubans dans l’arbre devant sa maison pour l’aider à garder le moral et donner en retour aux personnes touchées par cette crise au Canada et à l’étranger. Une immense vague de soutien a déferlé de la part de sa famille et de ses voisins, mais aussi de parfaits inconnus. C’est ainsi qu’est né l’« arbre au grand cœur ».

J’ai commencé à ressentir des symptômes de la COVID-19 le 23 mars 2020 (un jour de congé) et j’ai reçu un diagnostic positif peu de temps après. Heureusement, je m’étais isolée de mon propre gré les jours précédents et je n’ai donc exposé personne au virus. Étant infirmière, je me fais beaucoup de souci pour mes patients, alors c’était pour moi une vraie bénédiction. Le 2 avril 2020, j’ai été hospitalisée pendant quelques jours après que mes symptômes se sont aggravés. Par chance, j’ai obtenu mon congé et je prends du mieux de jour en jour. Mais je me fatigue vite; des gestes aussi simples que me brosser les dents, gravir les escaliers et prendre une douche me laissent à bout de forces pendant des heures.

Comme je suis en isolement depuis un certain temps, j’ai eu l’occasion de méditer sur mon expérience et sur la vie en général.

Giving back in the midst of crisis: A BC nurse's COVID-19 journey

Cette maladie est la plus grande leçon d’humilité que j’aie jamais reçue. J’éprouve une immense gratitude envers les premiers intervenants, les infirmières et les médecins qui ont pris soin de moi. Je suis également reconnaissante envers ceux et celles qui contribuent au bon fonctionnement de la société – commis d’épicerie, préposés de station-service, chauffeurs de camion, pharmaciens et personnel de distribution du courrier, pour ne nommer que ceux-là.

Tout ce temps libre a fait germer une idée dans ma tête. Au début, j’ai demandé à mes proches de nouer un ruban dans l’arbre devant chez moi pour m’aider à garder le moral pendant que je luttais contre la COVID-19. Je pouvais ainsi les voir de loin, sans craindre pour leur sécurité. Mais un de mes amis a soulevé un bon point concernant la distanciation physique. J’ai donc pensé qu’il valait mieux que les gens attachent un ruban à un arbre près de chez eux et qu’ils m’envoient la photo.

Beaucoup de rubans proviennent de voisins et de personnes de la région que je ne connais pas – de parfaits inconnus qui ont lu mon affiche et qui sont revenus nouer des rubans. C’est pour moi la preuve de l’importance de bâtir une communauté. J’ai reçu des photos de parents, d’amis, de voisins, mais aussi de gens d’aussi loin que l’Australie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Dans un premier temps, je m’étais engagée à faire un don pour chaque ruban noué. C’était avant que le concept de l’« arbre au grand cœur » ne voie le jour. Depuis, j’ai perdu le compte des rubans et des photos, mais j’ai décidé de répartir mon don de 6 400 $ entre trois organismes : la Fondation de l’hôpital de Burnaby, Médecins sans frontières et CARE Canada.

Si j’ai choisi CARE, c’est parce je me sens extrêmement privilégiée de vivre dans un pays aussi formidable que le Canada. J’ai pu être une prise en charge immédiatement et recevoir des soins de première qualité après avoir reçu mon diagnostic. J’ai eu une petite pensée pour les gens qui n’ont pas cette chance : les populations vulnérables qui doivent se battre pour accéder à des soins et faire valoir leurs droits. J’ai pensé aux résidents des pays où, pour différentes raisons, les soins sont difficiles d’accès et les infrastructures de santé déjà précaires.

[12:06 PM] Shaw, Marija      that's a good point - I really like Giving back in the midst of crisis: A BC nurse's COVID-19 journey (1 liked)

Parce que je suis malade et que je ne peux pas être en première ligne, c’est la façon que j’ai trouvée de donner au suivant. J’avais besoin de quelque chose pour me remonter le moral, et cette aventure l’a fait d’une manière que je n’aurais jamais crue possible.

J’ai aussi fait un don à CARE Canada pour honorer la mémoire de mes grands-parents paternels. Mon grand-père était un homme bon et aimant. Si quelqu’un était malade, il s’assurait de lui rendre visite et de lui apporter des raisins frais; c’était sa marque de commerce. Ma grand-mère, elle, était une femme minuscule, mais à la poigne d’acier. Elle avait le cœur sur la main et elle aurait donné sa chemise sans hésiter. Mes grands-parents croyaient fermement à l’égalité et à la solidarité. Dans notre enfance, ils ont toujours veillé à ce que nous, les filles, ayons autant, sinon plus de chances que nos frères. Ils envoyaient régulièrement de l’argent dans leur village du Punjab pour financer des projets d’amélioration agricole, municipale, éducative et sportive. Et s’ils entendaient parler d’une personne en difficulté, ils faisaient tout leur possible pour lui venir en aide.

Je ne demande plus aux gens de nouer des rubans à l’« arbre au grand cœur », mais j’espère que chacun fera preuve de générosité à sa manière pendant cette crise.

Nous vous remercions, Amy, pour votre compassion et votre engagement envers les femmes et les jeunes filles touchées par la COVID-19 dans tous les pays en développement de la planète. Vous nous redonnez espoir et nous rappelez que nous avons tous le pouvoir de faire compter chaque instant et d’être un flambeau dans l’obscurité pour quelqu’un d’autre.

Malgré les difficultés qu’elle a traversées, Amy a décidé de se consacrer à un projet aussi beau que bénéfique et de partager la joie qu’elle en tire avec autrui. Nous espérons que vous suivrez ses traces et que vous ferez preuve de générosité en ce Mardi je donne. Merci de faire cotre don dès aujourd’hui our nous permettre de fournir aux femmes, aux jeunes filles et à leur famille les produits de première nécessité dont elles ont besoin pour se protéger contre la COVID-19.

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