Améliorer l’éducation au Yémen par le dialogue communautaire

La guerre qui sévit depuis plus de cinq ans au Yémen a eu un effet dévastateur sur la santé et le bien-être des enfants du pays. Plus de 7,4 millions de jeunes Yéménites sont en danger, confrontés à une crise sanitaire et alimentaire et à l’interruption de leur scolarité. Ils ont besoin d’aide humanitaire. Près du tiers des enfants d’âge scolaire n’allaient plus à l’école quand a frappé la pandémie de COVID-19. Les enfants, déjà vulnérables, sont particulièrement touchés par la pandémie alors que leurs familles ont du mal à s’adapter aux mesures de prévention comme l’isolement et le lavage fréquent des mains.

L’éducation est l’une des grandes victimes de la guerre actuelle. Sans une bonne scolarité, c’est toute une génération qui est devant un avenir sombre. Selon de nombreux rapports, la guerre, la dissension politique et le sous-développement chronique ont poussé le système d’éducation au bord du gouffre. De nombreux enfants ne vont plus à l’école depuis des années, et ceux qui poursuivent leur scolarité ne reçoivent pas un enseignement de qualité, car le système doit composer avec une grave pénurie d’enseignants amenée par les salaires de misère versés dans le secteur public.

La qualité de l’éducation est en jeu. Les enseignants ne sont plus payés depuis des années et nombre d’entre eux ont quitté l’enseignement ou réduit leur charge pour trouver d’autres emplois mieux rémunérés qui leur permettront de subvenir aux besoins de leur famille. Le milieu scolaire a été grandement touché par ces départs, et les heures de classe étaient réduites bien avant la COVID-19.

De plus, on constate une pénurie de structures d’apprentissage dans le système public, beaucoup ayant été endommagées lors des combats. Des écoles servent désormais de refuges pour personnes déplacées, d’autres sont sous le contrôle de groupes armés.

Grâce au financement reçu de l’organisation Reach Out To Asia, CARE a pu créer des programmes de sensibilisation et ainsi favoriser le dialogue communautaire en vue d’améliorer le système et de ramener les enfants en classe.

Pour que s’opèrent des changements durables, il est primordial que les divers acteurs et intervenants du milieu discutent régulièrement. En effet, seule la mobilisation de la communauté permet réellement de cerner et de surmonter les obstacles à l’éducation. Le dialogue communautaire amène les participants à discuter des problèmes auxquels sont confrontés la communauté et les élèves et à tenter de trouver des solutions.

Community leaders and school admin staff engage in dialogue Stakeholders discuss educational change during a dialogue session at Al-Hareth school

Quand enseignants, élèves, parents et communauté ont la chance de participer véritablement aux échanges et aux processus décisionnels en vue d’améliorer le système, ils sont souvent beaucoup plus réceptifs au changement. Ils seront aussi disposés à proposer des idées pour que ces changements soient mis en œuvre en toute confiance.

Un vaste travail de planification et d’organisation a été abattu avant qu’aient lieu les séances de dialogue, lesquelles ont fait intervenir d’influents intervenants, surtout du milieu de l’éducation : représentants du Bureau de l’éducation, directeurs d’école, représentants des élèves, dirigeants communautaires, membres de conseils des parents et divers résidents. Pendant les échanges, les participants ont ciblé les principaux obstacles à l’éducation, comme la pénurie de manuels, de bureaux et de chaises, les classes trop nombreuses dans certaines écoles et les taux de décrochage élevés dans d’autres.

Plusieurs séances ont eu lieu à l’école Bani Al-Hareth, dans le gouvernorat de Sanaa. Pendant l’une de ces séances, l’administration a souligné qu’il y avait trop d’élèves par classe et que, par conséquent, les élèves n’étaient pas satisfaits de leur milieu d’apprentissage. Pour résoudre le problème, une école privée du coin a proposé que l’école Bani Al-Hareth utilise certaines de ses installations pour y donner des cours l’après-midi et ainsi réduire le nombre d’élèves dans ses classes. Cette initiative a beaucoup plu à toute la communauté et aux autorités locales, si bien qu’un document officiel a été signé pour consigner la suggestion. Quand tous les participants peuvent exprimer leurs préoccupations, tous mettent la main à la pâte pour trouver des solutions et résoudre le problème.

En conjuguant nos efforts pour le bien-être des enfants, que ce soit au Yémen ou ici même au Canada, nous veillons à leur donner tout ce dont ils ont besoin pour devenir les leaders de demain.

EN AIDANT CARE, VOUS AIDEREZ DES COMMUNAUTÉS AU YÉMEN ET AILLEURS DANS LE MONDE À S’EXTIRPER DE LA PAUVRETÉ ET DE SITUATIONS DE CRISE.

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