Profil de partenaire : le Center for Livelihood Advancement (CFLA)

Partout dans le monde, CARE collabore avec une multitude de partenaires locaux formidables afin de mener à bien des projets qui ont une incidence concrète et durable sur les individus et les collectivités. Le Center for Livelihood Advancement (CFLA) est l’un de nos partenaires du projet voix et leadership des femmes au Kenya.

Le CFLA est un organisme à but non lucratif dirigé par des femmes et situé à Nairobi, au Kenya. Nous aidons les femmes, les jeunes filles et les autres personnes vulnérables à renforcer leur résilience économique. Nous luttons aussi contre les obstacles à l’égalité des sexes, à l’autonomisation des femmes, à la justice économique et aux droits. En ce moment, le CFLA s’emploie à améliorer la protection des travailleuses domestiques vivant dans les zones de peuplement sauvage de Nairobi. Nous nous attelons en ce moment à répondre aux défis découlant de la pandémie de COVID-19. Voici plus particulièrement quelques-unes de nos actions :

  • Mobiliser les travailleuses domestiques et faire entendre leur voix pour qu’elle trouve un écho dans les politiques et stratégies de développement mises en place;
  • Distribuer des trousses de protection contenant du désinfectant, des couvre-visage et de l’information sur la violence sexiste, y compris un numéro de téléphone d’urgence;
  • Participer à la création et à l’animation de groupes d’entraide destinés aux travailleuses domestiques;
  • Protéger les femmes contre la violence sexiste et toutes les formes de mauvais traitements au travail;
  • Améliorer les compétences professionnelles et les droits des travailleuses;
  • Mener des audits de sécurité au travail;
  • Fournir un soutien psychosocial de premier secours;
  • Instaurer un dialogue au sein de la communauté et organiser des campagnes dans les médias.

Comment votre organisme s’associe-t-il à CARE?

Le CFLA a perçu des subventions d’Urgent Action Fund-Africa, un partenaire du projet Voix et leadership des femmes de CARE, soutenu par le gouvernement du Canada. Grâce à cette aide, nous avons pu faire entendre les préoccupations des travailleuses domestiques dans le contexte pandémique et apporter notre appui à ces femmes.

La subvention nous a par exemple permis de fournir de l’information simple sur le signalement de la violence sexiste. En effet, nous avons apposé un numéro de téléphone d’urgence sur les flacons de désinfectant pour les mains que nous distribuons afin que les travailleuses domestiques puissent dénoncer les mauvais traitements dont elles sont victimes en toute discrétion.

En outre, ce soutien financier nous a aidées à effectuer des audits de sécurité qui permettent aux travailleuses domestiques de signaler les employeurs violents et de les mettre sur une liste noire. Nous avons également pu instaurer un dialogue et un débat médiatique sur les difficultés auxquelles se heurtent les travailleuses domestiques au Kenya et sur les solutions à y apporter. Enfin, les travailleuses domestiques ont eu la possibilité de prendre part à des groupes d’entraide pour faire entendre leur voix et surmonter leurs difficultés financières.

QUELLES RÉPERCUSSIONS LA PANDÉMIE A-T-ELLE EUES SUR LES FEMMES DE VOTRE COMMUNAUTÉ?

Étant donné que les femmes sont plus nombreuses à travailler dans le secteur informel, qui a été gravement touché par les confinements et les restrictions, beaucoup d’entre elles ont perdu leur emploi.

Les femmes sont également accaparées par tout un tas de tâches non rémunérées. Elles doivent notamment s’occuper des enfants, des malades et des personnes âgées.

L’accroissement de la pression économique et sociale dans les foyers et les communautés a par ailleurs engendré une augmentation des cas de violence domestique et de mauvais traitements à l’encontre des femmes. De surcroît, à cause des confinements, les agresseurs se sont souvent trouvés coincés à la maison avec leurs victimes, ce qui a encore aggravé la situation.

On constate en outre une accentuation de la fracture numérique, et donc des inégalités en matière d’accès à l’information. En effet, à l’heure où les communications se font essentiellement en ligne, de nombreuses femmes se retrouvent à la marge, car elles n’ont ni les moyens financiers ni les connaissances pour se tenir informées.

Enfin, comme les rencontres physiques se sont raréfiées, voire qu’elles ont complètement cessé, la plupart des femmes ont perdu leur réseau et leurs relations. Étant donné que beaucoup de leurs activités rémunérées dépendent de petites contributions financières, ce contexte n’a fait qu’accroître encore la pauvreté.

Women gathered showcasing CFLA hand sanitizer bottle containing help line phone number on labels. Photo: CFLA protective kit items: hand santizer with help line phone number on the label, face mask and soap. Photo: Center For Livelihood Advancement (CFLA) Protective kit items: hand santizer with help line phone number on the label, face mask and soap. Photo:

COMMENT LES FEMMES AFFRONTENT-ELLES CES DIFFICULTÉS?

De mille et une façons!

Les travailleuses domestiques effectuent régulièrement des audits de sécurité dans les lieux où elles attendent leurs missions et lavent le linge. Elles dressent collectivement une liste noire des employeurs violents qui les exploitent.

Elles ont par ailleurs lancé des groupes d’épargne et de crédit communautaires dans les points de lavage. Désormais, certaines gèrent même leur petite entreprise pour augmenter leurs revenus.

Elles offrent aussi un soutien psychosocial de premier secours aux victimes de violence et s’organisent en groupes d’écoute et d’entraide pour leur apporter un appui.

De plus, les femmes de chaque point de lavage révisent régulièrement leur taux de rémunération pour qu’il reste juste. Elles n’hésitent pas non plus à engager le dialogue avec les différents intervenants afin d’exprimer leurs préoccupations en tant que travailleuses domestiques.

QUE FAIT LE CFLA POUR RENFORCER LE LEADERSHIP DES FEMMES À LONG TERME?

Le CFLA est à l’avant-garde de la mobilisation des travailleuses domestiques. Il les forme au leadership, à la planification, à la gestion de leur emploi du temps et au dialogue. Nous nous attelons par ailleurs à mettre sur pied une organisation officielle des travailleuses domestiques, d’abord dans le comté de Nairobi, puis dans d’autres régions et grandes villes du Kenya (Kisumu, Mombasa, Nakuru, Kiambu, Kajiado et Machakos). L’objectif est que ces femmes en assurent aussi bien la gestion sur le terrain qu’à l’échelle du comté.

Nous collaborons aussi avec des travailleuses domestiques afin de définir des interventions stratégiques dans les politiques et les pratiques tout en améliorant sur le long terme leur situation au Kenya. Enfin, nous nous efforçons que les femmes soient représentées en nombre suffisant et de façon efficace au sein du Syndicat national des travailleurs domestiques.

COMMENT POUVONS-NOUS, D’UN POINT DE VUE INDIVIDUEL ET SOCIÉTAL, VEILLER À CE QUE LES FEMMES DU MONDE ENTIER OCCUPENT UN RÔLE DE PREMIER PLAN DANS L’ÉDIFICATION D’UN MONDE MEILLEUR POUR TOUTES ET TOUS?

  • Il faut définir un modèle de soutien stratégique pour les organismes communautaires, et trouver les moyens de renforcer leur potentiel d’action, notamment lorsqu’ils sont dirigés par de jeunes femmes, afin que les problèmes de notre sexe soient enfin entendus.
  • Il est essentiel d’augmenter le soutien financier aux organismes communautaires dirigés par des femmes. Si certaines d’entre elles peuvent avoir des difficultés à mettre des projets ou des concepts par écrit, elles ont des idées et des modèles créatifs, susceptibles d’insuffler un changement positif et durable. Il faut donc des organismes pour les aider à présenter leurs initiatives et leurs innovations aux bailleurs de fonds.
  • Il est impératif d’améliorer les compétences numériques et l’accès à l’information des femmes, en particulier de celles qui exercent dans l’économie informelle et le milieu agricole.
  • Il faut offrir du mentorat aux dirigeantes et organisatrices en devenir pour pouvoir leur passer le relais avec succès.
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