Projet photo sur les femmes au Vanuatu

D’une durée de 12 mois, la formation prévue au Programme de leadership des jeunes femmes du Vanuatu de CARE vise à encourager le leadership des jeunes femmes. L’objectif est de leur donner les moyens d’agir en faveur de l’égalité des genres et d’éradiquer les violences faites aux femmes et aux jeunes filles au Vanuatu. Depuis le lancement du programme en 2017, plus de 80 participantes âgées de 18 à 30 ans, notamment de jeunes personnes handicapées ou aux identités de genre variées, ont déjà obtenu leur diplôme. Désormais, elles mettent à profit la confiance, les connaissances et les compétences qu’elles ont acquises durant leur formation afin que l’égalité des genres devienne réalité au sein de leur famille, de leur communauté et de l’archipel. Toutes les jeunes femmes dont le portrait est brossé ici, ainsi que les personnes chargées de les photographier et de recueillir leur histoire, sont des diplômées de notre programme.

CARE Vanuatu a fait appel à quatre jeunes photographes débutantes, nées dans l’archipel, pour recueillir ces clichés et ces témoignages. C’est la photographe professionnelle Valerie Fernandez, habitante du Vanuatu, qui les a encadrées tout au long de leur mission.

Alicia works to challenge gender inequality in any way she can in her community in Vanuatu. She took up a leadership role in her church youth group as an education leader and became the secretary for Presbyterian youth in South Efate. It is that same spirit that motivated her to start working as a counsellor at the Vanuatu Women's Centre, providing counselling to women who have experienced domestic violence. It also encouraged her to continue expanding her leadership knowledge and skills, and eventually led her to apply for CARE's Young Women's Leadership Program (YWLP) in 2020. Valerie Fernandez/CARE

Alicia

Âgée de 24 ans et aînée de 4 filles, Alicia a un tempérament extraverti et aventureux. Elle est originaire des îles d’Éfaté et d’Ambae au Vanuatu, mais est partie étudier à l’étranger.

À son retour, elle a été témoin de la discrimination et des violences sexistes infligées aux femmes de sa communauté. Elle a notamment vu certaines d’entre elles se faire blâmer et humilier pour leurs choix, leur tenue vestimentaire, leurs propos ou leurs actes. Elle voulait briser le cycle de la culpabilité et contribuer à créer un environnement plus sûr pour elle-même, pour ses sœurs et pour toutes les femmes du Vanuatu.

Déterminée, Alicia s’est employée à combattre l’inégalité entre les sexes par tous les moyens. Elle a par exemple occupé un rôle de premier plan au sein du groupe de jeunes de son église en tant que responsable pédagogique, puis est devenue secrétaire de la jeunesse presbytérienne du sud d’Éfaté. C’est dans ce même esprit qu’elle a commencé à travailler comme conseillère au Centre des femmes du Vanuatu, où elle oriente les femmes victimes de violences familiales. Elle a donc tout naturellement souhaité étoffer ses connaissances et ses compétences en matière de leadership, et a décidé de postuler au Programme de leadership des jeunes femmes de CARE en 2020.

Alicia explique : « Le champ des possibles est infini. Il ne faut jamais renoncer à une occasion de progresser et de prendre des responsabilités. »

Marie's friend encouraged her to apply for CARE's Young Women's Leadership Program. Marie reflected on the moment she learned of her acceptance,

Marie

Marie a 32 ans et vient du village de Walarano situé sur l’île de Malekula, la deuxième plus grande du Vanuatu.

Marie a vécu des expériences éprouvantes à un âge précoce. Elle est devenue mère alors qu’elle n’avait que 16 ans et a été victime de violences sexistes. Durant ces moments difficiles, ses parents étaient toujours prêts à l’accueillir lorsqu’elle retournait chez eux. Même après avoir abandonné l’école, elle a continué à suivre des cours de courte durée par l’intermédiaire du Centre des femmes du Vanuatu et de son église, dès que l’occasion se présentait.

Une amie de Marie l’a encouragée à postuler au Programme de leadership des jeunes femmes de CARE. En repensant au moment où elle a appris qu’elle était admise, Marie lance : « Il ne faut jamais se sous-estimer. »

Les ateliers de CARE auxquels elle a participé lui ont donné foi en l’avenir. Elle a désormais la force d’intervenir pour faire valoir ses opinions. Selon Marie, il n’y aurait pas d’incompréhension entre les femmes et les hommes si chacun était traité sur un pied d’égalité. Il s’agit pour elle d’un facteur essentiel d’harmonie, à l’échelle d’un pays comme d’une communauté. « J’ai été chanceuse d’intégrer ce programme pour pouvoir aussi autonomiser mes enfants, ajoute-t-elle. L’égalité entre les sexes doit être une priorité dans toutes les décisions. Il faut cesser de dénigrer les femmes et travailler main dans la main pour insuffler un véritable changement. »

 

Ann-Ruth has worked with Further Arts, a Vanuatu-based charitable association furthering Vanuatu music, media, dance, and culture. She is currently running her own small business in painting and sewing.

Ann-Ruth

Ann-Ruth a travaillé avec Further Arts, association caritative située au Vanuatu, qui promeut la musique, les médias, la danse et la culture de l’archipel. Aujourd’hui, elle gère sa petite entreprise de peinture et de couture.

Valerie Fernandez, photographe professionnelle habitant au Vanuatu, a collaboré avec Ann-Ruth et plusieurs autres diplômées du Programme de leadership des jeunes femmes de CARE. Elle raconte : « J’ai immédiatement senti que ce projet était bien plus qu’une mission ordinaire. Autour de nous, il a suscité compassion, empathie, admiration, mais aussi indignation. En tout cas, il est pour beaucoup une véritable source d’inspiration qui incite à faire tout son possible pour soutenir l’égalité entre les sexes, tant dans son foyer que dans sa vie quotidienne et dans celle des femmes et des jeunes filles du Vanuatu. »

Winona is a proud graduate of the Young Women's Leadership Program 2019-20. She previously worked at CARE in Vanuatu as a human resources administration officer until June 2021.

Winona

Fière diplômée du Programme de leadership des jeunes femmes en 2020, Winona a exercé comme agente d’administration des ressources humaines chez CARE Vanuatu jusqu’en juin 2021.

« J’ai appris que chacune avait son propre parcours et sa propre histoire à raconter, explique-t-elle. Et c’est d’ailleurs dans l’adversité que toutes ces femmes se sont révélées pour en arriver là où elles en sont aujourd’hui. Je n’avais pas vu combien chacun de leurs témoignages me touchait à sa façon et m’enrichissait. Et au bout du compte, j’ai pu constater que les coups durs et les décisions difficiles avaient permis à toutes d’écrire un avenir meilleur. »

Regina smiling at her sewing machine.

Regina

Regina a grandi dans le village d’Ekipe, au Vanuatu. Durant son enfance, elle se souvient que sa mère passait le plus clair de son temps à coudre et à s’occuper d’elle et de ses cinq frères et sœurs à la maison. Son père s’absentait souvent, car il exerçait à ses débuts comme capitaine de navire.

Forte d’un tempérament enthousiaste et d’une soif constante d’apprendre et d’expérimenter, Regina s’est notamment essayée dès l’enfance à la peinture et à la couture. Elle a fréquenté les bancs de l’école jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte à la fin du secondaire. Cet événement a marqué pour elle le début d’une période extrêmement difficile, durant laquelle elle a même pensé que « tout était fini ».

En 2019, elle a pourtant décidé de poser sa candidature au Programme de leadership des jeunes femmes de CARE, estimant qu’il s’agissait d’une excellente occasion d’apprendre et de parfaire ses compétences. Elle s’est alors vu offrir une place à l’issue du processus de sélection. Tout en suivant ce programme, elle a enseigné dans une école primaire dans le cadre d’un stage d’un mois.

Elle a obtenu son diplôme en 2020, puis lancé sa propre entreprise de couture. Elle a récemment fait l’acquisition d’une nouvelle machine à coudre solaire, avec l’aide de ses parents. Tout en développant son activité, Regina a adhéré à l’organisme Youth Challenge Vanuatu, où elle a pu participer à différents ateliers et suivre notamment un cours d’informatique. Elle a aussi eu l’occasion d’effectuer deux stages, et fait du bénévolat à la bibliothèque publique.

Grâce au succès de son entreprise, Regina peut aujourd’hui subvenir aux besoins de son enfant et de sa famille.

Elisa smiles as she sits at a table watching other women.

Elisa

Photographe passionnée et écrivaine en herbe, Elisa est devenue diplômée du Programme de leadership des jeunes femmes en 2020. Auparavant, elle exerçait comme chargée de projet chez Sista, une association caritative féministe située au Vanuatu. Cet organisme a pour mission d’autonomiser les femmes et les jeunes filles, de les défendre, et de sensibiliser la population à la cause féministe. Elisa est actuellement étudiante à temps plein et s’attelle à l’obtention de son diplôme en psychologie et en travail social à l’Université du Pacifique Sud.

Elle déclare : « En racontant leur histoire, ces femmes ont déjà le sentiment d’être entendues. Mais imaginez un instant l’espoir que pourraient faire naître les témoignages de jeunes femmes leaders au sein de nos communautés et de nos villages. Ce serait une véritable source d’inspiration pour toute une nouvelle génération de femmes. »

Talula is a University of the South Pacific student and manages the local business Eliane Passion Sewing and Designs. She is a 2020-21 YWLP graduate.

Talula

Étudiante à l’Université du Pacifique Sud, Talula gère parallèlement l’entreprise locale Eliane Passion Sewing and Designs. C’est en 2021 qu’elle a obtenu son diplôme du Programme de leadership des jeunes femmes de CARE.

« Chaque personne sur la planète a une histoire à raconter », explique-t-elle.

Florence sits at her computer.

Florence

Florence est une jeune femme de 29 ans, mère de trois beaux enfants – deux garçons et une fille. Elle habite à Port-Vila, la capitale du Vanuatu.

C’est poussée par son esprit de battante que Florence a choisi de postuler au Programme de leadership des jeunes femmes de CARE. Elle raconte : « Je croyais en moi et avais la conviction que rien n’était impossible. »

Florence a vu dans ce programme une excellente occasion de développer et d’élargir ses connaissances et ses compétences, afin de faire un jour l’admiration de sa famille.

Tout au long de la formation, Florence a vécu des expériences qui lui ont ouvert de nouveaux horizons. Grâce à ce bagage fraîchement acquis, elle joue aujourd’hui un rôle de premier plan non seulement à son travail, mais aussi au sein de son foyer, de son église locale, de sa communauté et de son île. Les personnes qu’elle a rencontrées dans le cadre du programme ont été pour elle une véritable source d’inspiration et ont contribué à forger ses choix et son identité. Florence travaille actuellement en tant que responsable de l’égalité entre les sexes chez CARE Vanuatu. À son poste, elle aide à la mise en œuvre du Programme de leadership des jeunes femmes de CARE.

Au fil de son parcours, Florence a beaucoup appris. Elle a elle-même inspiré bon nombre de jeunes de sa communauté et de femmes qu’elle a rencontrées.

<p>Title:&nbsp;The Vanuatu Photo Project: Meet Talula &amp; Louisa&nbsp;</p>
<p>Summary:&nbsp;&quot;Include me, include all of us.&quot;&nbsp;</p>
<p>Author:&nbsp;By&nbsp;Talula, 2020-21 Young Women&#039;s Leadership Program graduate who manages the local business Eliane Passion Sewing and Designs&nbsp;</p>
<p>Link to story on care.org:&nbsp;&nbsp;<a href="https://www.care.org/news-and-stories/culture/the-vanuatu-photo-project-meet-talula-louisa/" rel="noreferrer noopener" target="_blank">https://www.care.org/news-and-stories/culture/the-vanuatu-photo-project-meet-talula-louisa/</a>&nbsp;</p>
<p>&nbsp;</p>
<p>Louisa, 30,&nbsp;grew up in the lovely settlement of&nbsp;Melemaat&nbsp;in Vanuatu with three brothers,&nbsp;and cousins&nbsp;who visited&nbsp;regularly.&nbsp;</p>
<p>For ten years, her mother was the caretaker of the Vanuatu Society for People with Disability,&nbsp;so while growing up,&nbsp;Louisa and her siblings&nbsp;interacted with many people&nbsp;who used the society&rsquo;s services. This sparked&nbsp;a&nbsp;desire&nbsp;in her&nbsp;to work with youth and children with&nbsp;disabilities.&nbsp;</p>
<p>For the&nbsp;past six years,&nbsp;Louisa&nbsp;has been the Housemaster at&nbsp;Onesua&nbsp;Presbyterian College.&nbsp;She explained,&nbsp;&ldquo;This job allows&nbsp;me to educate both boys and girls on how to take responsibility,&nbsp;look&nbsp;after their dorms, be on kitchen duty, help&nbsp;serve&nbsp;meals, wash their own clothes and participate in school activities.&rdquo; She&nbsp;also helps&nbsp;develop their&nbsp;public speaking&nbsp;skills to build confidence.&nbsp;&nbsp;</p>
<p>Through her work,&nbsp;Louisa&nbsp;realised&nbsp;she&nbsp;enjoys supporting and working with children&nbsp;with&nbsp;disabilities. She has&nbsp;observed&nbsp;how&nbsp;teachers handle&nbsp;children with disabilities in&nbsp;the classroom&nbsp;and reflected on incidents she has witnessed. Louisa&nbsp;shared a story about&nbsp;a young boy&nbsp;who&nbsp;was&nbsp;teased because of&nbsp;his disability,&nbsp;sometimes to the point where&nbsp;he&nbsp;would come home and tell his mother that he doesn&rsquo;t want to go to school anymore.&nbsp;Louisa&nbsp;is outraged by&nbsp;such unfair and mean-spirited&nbsp;treatment. She&nbsp;exclaimed,&nbsp;&ldquo;Where is the equality in that? Instead of helping him,&nbsp;they turned against him!&rdquo; She feels&nbsp;that discrimination is even worse between children of the same gender.&nbsp;Louisa&nbsp;spoke&nbsp;of&nbsp;an incident she witnessed&nbsp;involving&nbsp;a girl&nbsp;with a disability&nbsp;being physically harassed on a bus by a group of other girls.&nbsp;&ldquo;Where exactly is the love and equality in that?&rdquo; Louisa&nbsp;demanded.&nbsp;</p>
<p>As she was starting to&nbsp;recognise&nbsp;this&nbsp;interest in working with young people with disabilities, she heard about CARE&rsquo;s Young Women&rsquo;s Leadership Program&nbsp;(YWLP).&nbsp;Louisa&nbsp;was particularly interested in learning to better support women and girls with&nbsp;disabilities&nbsp;who&nbsp;face&nbsp;violence and discrimination&nbsp;because of their disability.&nbsp;&ldquo;Before, I was a leader but didn&rsquo;t know exactly what I was doing,&rdquo; she&nbsp;said.&nbsp;&nbsp;</p>
<p>She felt that throughout&nbsp;the YWLP,&nbsp;and especially after graduating in 2021,&nbsp;she had found her way from the darkness into the light. The program has&nbsp;empowered and&nbsp;supported her in becoming who she aspires to be and is&nbsp;inspiring others to become the best versions&nbsp;of themselves.&nbsp;&nbsp;</p>
<p>Regardless of the obstacles,&nbsp;achieving&nbsp;gender equality within the disability community is&nbsp;essential&nbsp;to&nbsp;combatting&nbsp;violence against&nbsp;all&nbsp;women and girls. Louisa stands by this&nbsp;Bislama&nbsp;mantra,&nbsp;&ldquo;Inkludim&nbsp;mi,&nbsp;mo&nbsp;inkludim&nbsp;yumi&nbsp;everiwan&rdquo; which&nbsp;translates to&nbsp;&ldquo;Include me, and include all of us.&rdquo;&nbsp;A&nbsp;reminder that we all count and that should always lead the way.&nbsp;&nbsp;</p>
<p>The Vanuatu Young Women&#039;s Leadership Program (YWLP) is implemented by CARE in Vanuatu with the generous support of the AustralianGovernment. The YWLP is a12-month program which promotes the leadership of young women so they can take action to promote gender equality and eliminate violence against women and young girls in Vanuatu. Over&nbsp;eighty&nbsp;young women aged 18 to 30, including women with disabilities and diverse gender identities, have graduated from the program since it started in 2017. These graduates are now using the knowledge, skills and confidence strengthened through the YWLP to&nbsp;realise&nbsp;gender equality in their families, communities and across Vanuatu. All the young women featured in these stories, and&nbsp;those who captured their photographs and stories,&nbsp;are YWLP graduates.&nbsp;</p>

Louisa

Louisa a grandi avec ses trois frères dans le charmant village de Melemaat, au Vanuatu. Elle a aussi été entourée de ses cousins, qui venaient régulièrement lui rendre visite.

Pendant 10 ans, sa mère a été concierge à la Vanuatu Society for People with Disability, un organisme qui vient en aide aux personnes handicapées. En grandissant, Louisa et ses frères ont donc été amenés à côtoyer de nombreux bénéficiaires des services de l’association. C’est ainsi qu’elle a nourri le désir de travailler avec des jeunes et des enfants handicapés.

Depuis six ans, Louisa est maîtresse d’internat au Onesua Presbyterian College.

Elle a alors entendu parler du Programme de leadership des jeunes femmes de CARE. Elle y a vu une occasion d’apprendre à mieux soutenir les femmes et les jeunes filles victimes de violence et de discrimination en raison d’un handicap.

Louisa est fidèle à ce mantra en bislama : « Inkludim mi, mo inkludim yumi everiwan », que l’on pourrait traduire par « incluez-moi, et incluez chacune et chacun d’entre nous ». C’est une philosophie chère à CARE qui devrait toujours guider nos actions.