Carnet de voyage de Barbara Grantham – deuxième partie

Divers membres de l’école primaire de Mnkhanya, de CARE Zambie, de SHE SOARS, de CARE USA et de CARE Canada.

Je suis récemment revenue de mon premier voyage en Afrique depuis ma nomination au poste de présidente et de chef de la direction de CARE Canada en avril 2020. Je souhaitais me rendre sur place pour rencontrer les équipes chargées de nos projets. Ma visite en Zambie et au Maroc s’est révélée particulièrement inspirante. Elle m’a permis de faire la connaissance de personnes extraordinaires et de voir comment CARE et ses partenaires soutenaient le leadership des femmes sur le terrain. Voici un extrait du carnet que j’ai tenu tout au long de ce formidable périple.

JOUR 4

Aujourd’hui, nous nous sommes rendus dans le district de Mwambe, près de la frontière avec le Malawi. C’est dans cette région plus rurale de la Zambie que j’ai rendu visite à l’équipe chargée du programme « Elle prend son envol » visant à améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs des adolescentes et adolescents. Les membres travaillent également sur d’autres projets axés sur le développement de la petite enfance et les droits sexuels et reproductifs.

Nous avons commencé par visiter le centre de santé rural de Muzyka, un dispensaire du district de Mwambe géré par l’Église catholique. Sœur Hilda nous a alors donné un aperçu des services qui y sont offerts : il s’agit principalement de soins de santé primaires, dont une part importante de soins périnataux. Lors de ma découverte du centre, nous avons fait la rencontre de 15 entrepreneures et entrepreneurs en santé communautaire de CARE et de Live Well. C’était un échange vraiment inspirant. Nous avons non seulement pu discuter de leurs motivations et des satisfactions que leur apporte cet engagement, mais aussi des produits en vente, des améliorations envisageables et de la signification du programme, tant pour eux que pour leur famille et pour leur communauté.

Sister Hilda speaking to a group sitting in chairs, taking notes. Sœur Hilda nous donne un aperçu des services offerts au sein du centre de santé. Crédit : Gift Katuta, CARE

Nous avons également passé beaucoup de temps à l’école primaire de Mnkhanya, près de Chimangali. Mme Phiri, la directrice, nous a fait visiter l’établissement avant de nous exposer les quatre axes du programme Nyenyezi :

  • éducation de la petite enfance (EPE);
  • développement de la petite enfance;
  • apprentissage accéléré pour les personnes qui ont quitté l’école prématurément ou qui sont peu ou pas alphabétisées;
  • renforcement positif de l’apprentissage à domicile avec les parents.

Nous avons même eu la chance de visiter la classe de M. Zulu, un parent formé aux techniques d’EPE. C’était un véritable bonheur de voir les chants, les jeux et les outils de soutien pédagogique qu’il avait mis au point pour ses élèves.

Un enseignant et un groupe d’élèves entonnent une chanson à l’école primaire de Mnkhanya, près de Chimangali. Crédit : Barbara Grantham, CARE

Nous avons ensuite fait la découverte d’une classe destinée à des jeunes ayant quitté l’école prématurément. Ils y bénéficient d’un apprentissage accéléré et y sont vivement incités à reprendre leur scolarité. Cette classe compte des parents adolescents, des mères plus âgées souhaitant faire l’expérience de l’école avec leurs enfants et d’autres élèves aux profils variés. Cette visite nous a permis de voir comment un établissement parvenait à mettre brillamment en œuvre deux projets de CARE : Elle prend son envol, qui offre la possibilité aux adolescentes non scolarisées de regagner les bancs de l’école, et Nyenyezi, un programme axé sur l’éducation et le développement de la petite enfance qui procure des soins adaptés aux jeunes enfants des adolescentes.

Finalement, nous avons effectué notre dernier arrêt officiel dans le centre de santé de Mnkhanya. Nous avons pu y discuter des services qui y étaient offerts en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs des adolescentes et adolescents.

Cet établissement est l’un de ceux où le programme Elle prend son envol est en vigueur. Il accueille un plus grand nombre de mères adolescentes; elles peuvent représenter jusqu’à 60 % de la clientèle dans certaines régions. J’ai beaucoup appris lors de mes échanges avec le personnel, mais c’est ma conversation avec les jeunes qui m’a réellement fait comprendre l’importance du travail mené par CARE au sein de ce centre.

Nous avons posé de nombreuses questions à ce groupe d’adolescentes vives et intelligentes : Qu’attendez-vous de ce projet? Qu’est-ce qui vous empêche d’y avoir recours? Quels sont les principaux problèmes auxquels les jeunes se heurtent ici?

Elles nous ont répondu sans langue de bois.

« Il est inutile de nous offrir des services au centre si, une fois à la maison, nous n’avons pas le soutien nécessaire pour faire passer le message à nos parents », nous ont lancé les unes. « Ce projet sera une réelle réussite si, à terme, le taux de grossesse diminue chez les jeunes et que nous sommes moins nombreuses à tomber enceintes durant notre scolarité et à devoir abandonner nos études secondaires. C’est là le véritable enjeu », ont lâché les autres.

Barbara and a member of the Nyenyezi program staff chat. Visite de l’école primaire de Mnkhanya. Crédit : Gift Katuta, CARE

Chikwe and Chris standing beside a silver truck, pointing to the CARE and SHE SOARS logos on the door. Chikwe, directrice nationale de CARE Zambie, et Chris, codirecteur national de CARE Zambie. Crédit : Barbara Grantham, CARE

JOUR 5

Le samedi matin, notre groupe était plus restreint, car la plupart des membres de l’équipe de CARE États-Unis avaient pris le chemin du retour. À l’heure du déjeuner, l’un de nous a reçu un résultat positif à son test de dépistage de la COVID-19, ce qui nous a obligés à revoir notre programme du jour. Nous sommes donc restés à l’hôtel et avons eu une discussion fascinante avec Felistas, la superviseure de la commission scolaire du district. Elle nous a informés sur les défis à relever et les possibilités à saisir en matière d’éducation. Elle a aussi évoqué les objectifs poursuivis dans la région et les résultats obtenus récemment. Sur le terrain, il apparaît que les manques d’infrastructures, d’enseignants et de moyens constituent les principaux problèmes à surmonter.

Dernier jour en Zambie et départ pour le Maroc

Le dimanche soir, j’ai pris un vol de nuit entre Lusaka et Doha, au Qatar. J’y ai atterri juste à temps pour siroter mon thé du matin… ou plutôt pour l’engloutir! En effet, comme mon escale était de courte durée, il ne me restait que peu de temps avant d’embarquer pour le Maroc. J’ai atterri à Casablanca le lundi après-midi, dans une atmosphère chaude et humide.

J’ai consacré ma première soirée sur place à un souper avec Hlima Razkaoui, directrice nationale de CARE Maroc, et Ismail Douiri, président du conseil d’administration de CARE Maroc.

Photo taken from the middle of a street. Shops down the right hand side with various textiles. Casablanca, au Maroc. Crédit : Barbara Grantham, CARE

Photo of a sea wall and seaside.Casablanca, au Maroc. Crédit : Barbara Grantham, CARE

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