L’ESPÉRANCE EN IMAGES : AIDONS LES JEUNES FILLES DE MADAGASCAR À VOIR LA VIE SOUS UN AUTRE ANGLE

Nofy Nandrianina Noelisoa Rajernerson/CARE Madagascar

REGARDS CROISÉS DE JEUNES FEMMES SUR LA VIE À MADAGASCAR

 

À Madagascar, CARE a mis sur pied une collaboration avec Nofy Nandrianina Noelisoa Rajernerson, photographe professionnelle enseignant au centre résidentiel de réadaptation Akany Avoko Faravohitra (en anglais). Cet établissement offre aux jeunes filles une seconde chance, un espace de vie sécuritaire, des aptitudes fondamentales et un soutien adéquat, afin de leur permettre de surmonter les traumatismes du passé.

Comme dans de nombreux autres pays à faible revenu, les filles et les jeunes femmes de Madagascar paient de loin le plus lourd tribut aux crises et aux injustices systémiques. En effet, l’accès restreint à l’éducation, les violences sexistes, le mariage forcé et la faim sont autant de fléaux qui touchent les jeunes filles de plein fouet.

Deuxième plus grande nation insulaire du monde, Madagascar est située au large de la côte est de l’Afrique, dans l’océan Indien. Le territoire malgache est particulièrement exposé aux conséquences des changements climatiques, et connaît des épisodes de sécheresse longs et répétés. De plus, il est en moyenne frappé par 1,5 cyclone par an – le taux le plus élevé d’Afrique. On estime que 20 % de la population – soit environ 5 millions de personnes – est directement victime de catastrophes naturelles (cyclones, sécheresse, inondations…).

Par ailleurs, le dispositif de protection sociale du pays ne fait aucune distinction entre justice des mineurs et bien-être de l’enfance – tous deux relèvent des mêmes tribunaux et des mêmes juges. Certaines des jeunes filles qui passent entre les mains du système judiciaire finissent au centre Avoko situé à Antananarivo, la capitale.

Ivelohanta Razafindrasoa, directrice de l’établissement, est connue sous le nom de « tante Hanta » par toutes les pensionnaires. Elle-même ancienne résidente du centre, elle est devenue orpheline à l’âge de sept ans et a été séparée de ses frères et sœurs. C’est grâce à cette structure qu’elle a pu faire des études, décrocher des diplômes et continuer à inspirer de nouvelles générations de jeunes filles.

Auntie Hanta
Ivelohanta Razafindrasoa, alias « tante Hanta ». Crédit : Mim’SARY
Nofy Nandrianina
Nofy Nandrianina Noelisoa Rajernerson. Crédit : Mim’SARY

RENCONTRE AVEC LA PHOTOGRAPHE NOFY NANDRIANINA NOELISOA RAJERNERSON

 

« Je travaille pour CARE comme photographe professionnelle depuis 2017. Sociologue de formation, je m’intéresse à tout ce qui touche à l’humain. J’ai une passion pour la musique et pour la danse, et j’enseigne aussi la photographie, la culture et les arts.

En tant que photographe autodidacte, j’ai pu étoffer mes compétences professionnelles grâce à diverses formations. J’ai en outre beaucoup appris de mes pairs et échangé avec eux. J’étais donc heureuse de pouvoir transmettre à mon tour mes connaissances et mon expérience à ces jeunes filles. J’ai par ailleurs cofondé avec mon mari l’agence photo Mim’SARY à Antananarivo.

J’ai eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires au cours de ma carrière. Cependant, le projet photo sur les femmes, parrainé par CARE, a particulièrement touché mon cœur et mon âme. Du début à la fin, l’accueil de la directrice et des jeunes filles du centre Akany Avoko Faravohitra a été extrêmement chaleureux. Et je sais aujourd’hui que nous conserverons un lien très fort.

Child smiling
Nofy Nandrianina Noelisoa Rajernerson/CARE Madagascar

Je me suis souvent demandé pourquoi nous n’avions pas d’initiative de ce genre à l’intention de la jeunesse de Madagascar. Je suis par conséquent ravie de participer à ce projet, qui permettra à ces jeunes filles de s’exprimer et de raconter leurs expériences à travers la photographie. Cette aventure humaine a été riche en émotions et en rencontres.

La majorité des familles malgaches subissent des situations sociales inacceptables et difficiles, dont les jeunes filles sont souvent les premières victimes. Les élèves que j’ai formées dans le cadre de ce projet constituent pour moi une véritable source de fierté. Elles sont désormais déterminées à raconter leur histoire grâce à leurs photographies. Elles souhaitent ainsi faire passer un message fort, en vue de pouvoir épargner aux autres les malheurs qu’elles ont elles-mêmes vécus. C’est un dessein à la fois touchant et admirable. Elles ont toutes les clés pour améliorer leur situation et celle des autres.

Avoko Centre
Le centre Avoko Nofy. Crédit : Nandrianina Noelisoa Rajernerson, CARE Madagascar
Farmlands
Nofy Nandrianina Noelisoa Rajernerson/CARE Madagascar

Durant la formation, j’ai été émue par les témoignages de ces trois jeunes filles, et plus encore par le leadership au féminin opiniâtre qu’exerce tante Hanta, la directrice. Son parcours et sa sollicitude envers les jeunes filles illustrent de manière tangible et inspirante la force des femmes, qui ont assurément le potentiel d’aller plus loin qu’elles ne l’imaginent. En effet, en dépit des obstacles que la société met sur leur chemin, elles ont la persévérance nécessaire pour réaliser leurs rêves.

Je reste optimiste malgré la réalité difficile à Madagascar. À travers mes photos, je cherche à raconter des histoires qui véhiculent des messages positifs. Mes cours aux jeunes filles du centre et à d’autres femmes m’ont justement donné l’occasion de transmettre cette vision. »

Nofy a demandé à trois de ses élèves de documenter leur vie au centre, tout en racontant leur histoire. Restez à l’affût pour découvrir ces témoignages.

AIDEZ DES FEMMES EXCEPTIONNELLES COMME TANTE HANTA ET NOFY À FAIRE BOUGER LES CHOSES AU SEIN DE LEUR COMMUNAUTÉ.