Rencontrez Faith, membre de la direction du projet jeunesse Elle prend son envol

Elle prend son envol (Programme de soutien aux droits et compétences des adolescentes non scolarisées en matière de santé sexuelle et reproductive et d’autonomisation économique) est un projet mené par des jeunes au Kenya, en Ouganda et en Zambie. CARE Canada travaille main dans la main avec les partenaires, le personnel soignant, le gouvernement et les communautés pour améliorer les services de santé, accroître l’accès à l’information et remédier aux causes profondes des inégalités hommes-femmes. L’un des principaux objectifs du projet consiste à nouer le dialogue avec les jeunes, en particulier les jeunes femmes et jeunes filles, pour les aider à prendre des décisions les concernant, elles et leur corps.

Pour saluer le leadership des jeunes du projet Elle prend son envol, les Championnes de la mobilisation jeunesse (CMJ) du Canada se sont entretenues avec Faith Kaoma, membre du conseil consultatif de la jeunesse (CCJ). Ce conseil regroupe des jeunes leaders des trois pays où le projet Elle prend son envol est mis en œuvre afin d’obtenir leurs recommandations sur sa réalisation à l’échelle locale. Faith a commencé à militer en faveur des droits à la santé et des droits sexuels et reproductifs (DSDSR) en Zambie à l’âge de 15 ans en tant que bénévole dans une clinique de traitement du VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Cette expérience a éveillé sa passion pour le travail communautaire. Quelques années plus tard, alors qu’elle était en deuxième année d’université, elle a cofondé son propre organisme à l’âge de 19 ans pour lutter contre divers problèmes de santé sexuelle et reproductive au sein de sa communauté.

Cet organisme a pour nom Copper Rose, une appellation profondément symbolique qui fait référence à l’importance de l’exploitation du cuivre pour l’économie zambienne, ainsi qu’à la beauté et à la nature féminine de la rose, pour rappeler aux femmes qu’elles sont précieuses et magnifiques. Copper Rose se consacre à la prévention du VIH, aux questions de santé sexuelle et reproductive, au leadership des jeunes, au mentorat et à la santé maternelle. Évalué à plusieurs millions de dollars, cet organisme est l’un des plus grands qui soient dirigés par des jeunes en Zambie. Faith y occupe toujours le poste de chef de l’exploitation. À ce titre, elle chapeaute la vision stratégique de l’organisme et dirige une équipe de quelque 40 employées et employés et de plus de 500 bénévoles.

Faith a d’abord été approchée pour faire partie du comité de sélection du projet Elle prend son envol afin de recruter des membres du CCJ. Cependant, le comité de sélection s’est vite rendu compte qu’elle serait elle-même un atout précieux pour le conseil consultatif en raison de son parcours remarquable et inspirant. De l’aveu de Faith, le CCJ l’a aidée à acquérir les compétences dont elle avait besoin pour devenir une leader transformationnelle. « Quand on accomplit un travail de défense des droits, on tient les gens responsables de leurs actes et de leurs décisions, explique-t-elle. On travaille parfois avec des organisations qui n’ont pas l’habitude de se faire dire quoi faire par des jeunes. On en a fait, du chemin. »

A portrait style photograph of Faith Kaoma, a member of the SHE SOARS Youth Advisory Board (YAB).
Faith Kaoma

 

« Si vous n’invitez pas les jeunes à la table, ils viendront avec leurs chaises pliantes pour orienter et influencer la prise de décision. »

– Faith Kaoma

Faith encourage les gens qui élaborent des projets jeunesse à s’adjoindre de jeunes conseillers pour les aider à transformer la dynamique du projet et à établir un cadre de direction plus local. « Si vous n’invitez pas les jeunes à la table, ils viendront avec leurs chaises pliantes pour orienter et influencer la prise de décision », ajoute-t-elle.

Faith souligne également la nécessité d’être authentique en tant que femme à un poste de direction. « Je dois avoir conscience des compétences que j’apporte et reconnaître que j’ai des idées intéressantes. Je sors d’une longue période où j’avais le syndrome de l’imposteur et je découvre qu’il s’agit d’un phénomène qui finit par passer. Je fais simplement preuve de plus d’authenticité quant à mon style de leadership et à mes idées. »

Faith a quelques conseils pour les autres femmes et jeunes filles qui souhaitent défendre une cause : « On attend toujours le bon moment, mais le bon moment, c’est maintenant. Si vous avez une idée, une impulsion, quelque chose qui vous démange et qui vous donne envie d’agir, écoutez ce besoin et ayez confiance. Vous découvrirez peut-être que vous dormez sur une idée à un million de dollars, qui peut vous amener ailleurs et améliorer la vie des gens et des communautés… Faites-en votre mission, continuez à faire ce que vous devez faire et écoutez la petite voix dans [votre] tête qui [vous] dit d’agir pour lutter contre les injustices dans le monde actuel. »