Crise alimentaire mondiale

La sécheresse a forcé des milliers de familles somaliennes à fuir leur domicile et a causé la perte de centaines de milliers d’animaux d’élevage. Saddam Mohamed/CARE

La situation

Alors que les inégalités se creusent aux quatre coins du globe, nos systèmes alimentaires, mis à mal par les conflits et les changements climatiques, sont de plus en plus fragiles et leur accès, de moins en moins équitable. Résultat : 800 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim, un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis trois ans.

Selon le Rapport mondial de 2022 sur les crises alimentaires, près de 193 millions de personnes ont souffert d’insécurité alimentaire grave ou extrême en 2021, soit 40 millions de plus par rapport au précédent niveau record de 2020. Et on prévoyait que cette sombre tendance allait se poursuivre même avant que les systèmes alimentaires mondiaux soient ébranlés par la crise en Ukraine.

La guerre en Ukraine et ses répercussions sur les marchés alimentaires, pétroliers et des engrais ont exacerbé une crise provoquée par les conflits, les changements climatiques, la COVID-19 et les pressions économiques. La situation est particulièrement critique dans les régions aux prises avec des crises humanitaires, comme la Somalie, l’Éthiopie, le Soudan du Sud et le Yémen, ainsi que dans des pays où l’accès à une abondance d’aliments nutritifs était tenu pour acquis depuis longtemps, comme le Maroc, le Honduras et Cuba.

Comme dans toute situation d’urgence, les femmes et les jeunes filles sont affectées de manière disproportionnée. Les femmes sont souvent chargées de trouver et de préparer la nourriture pour leur famille, mais ce sont aussi celles qui, parfois, mangent en dernier et mangent le moins. Elles risquent aussi davantage d’être exclues des processus décisionnels visant à lutter contre la faim dans leurs communautés (CARE 2020), et elles ont signalé une hausse des cas de violence fondée sur le genre.

Appelée la « décennie perdue » en matière d’égalité des sexes, la COVID-19 a effacé de nombreux gains réalisés par les femmes dans les 20 dernières années. La crise alimentaire mondiale risque de leur faire perdre encore plus de terrain. La pression s’accentuera sur les femmes pour qu’elles abandonnent leurs petites entreprises naissantes, qu’elles cèdent leurs terres agricoles aux cultures commerciales des hommes et qu’elles consacrent plus de temps à trouver et à préparer de la nourriture.

Faites un don maintenant pour aider les familles confrontées à l’insécurité alimentaire à accéder à des ressources vitales.

Ce que nous faisons

CARE et ses partenaires sont déjà à l’œuvre dans des régions touchées par la crise alimentaire et les sécheresses pour y apporter une aide vitale. Entre autres, nous distribuons des fonds pour que les gens puissent se procurer de la nourriture et des produits de première nécessité, aidons les enfants souffrant de malnutrition et améliorons l’accès à des soins de santé primaires. Les programmes d’aide de CARE visent aussi à accroître l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires, à améliorer les pratiques d’hygiène et à aider les gens à trouver des moyens de subsistance.

Soucieux que notre action ait une visée à long terme, nous aidons les communautés à se préparer aux crises alimentaires en donnant aux populations les outils dont elles ont besoin (p. ex. des semences) et en faisant la promotion des associations villageoises d’épargne et de crédit, des techniques agricoles adaptées au climat et des banques de céréales.

La perturbation des chaînes alimentaires mondiales ainsi que les sécheresses et les fortes tempêtes causées par les changements climatiques menacent les moyens de subsistance des femmes du monde entier. Ces femmes sont déchirées entre le choix impossible de gérer des entreprises prospères, de diriger leurs communautés ou de nourrir leurs familles.

CARE travaille avec des femmes et des jeunes filles vivant dans des communautés touchées par une crise pour qu’elles aient voix au chapitre et que leurs besoins soient satisfaits et leurs droits respectés.