Donner les moyens à des réfugiés d’aider d’autres réfugiés

Par Megan Nobert, CARE Canada

Au nord de la Zambie, le long de la frontière congolaise, les lieux sont spectaculaires. L’eau sur le lac Mweru fait onduler un bleu foncé profond. La terre de couleur rouille contraste avec le vert intense du paysage. La canne à sucre pousse le long de la route, dans une région regorgeant de fruits et de poissons.

Ce décor devrait être une destination d’enchantement. Pourtant, c’est la terre d’asile de plus de 15 000 réfugiés qui ont fui la violence croissante à la frontière de la République démocratique du Congo. En dépit de sa beauté naturelle, le nord de la Zambie n’offre pas un changement de vie facile aux réfugiés, dont la plupart ont fui avec peu ou rien sur le dos. La population est jeune : environ 60 % des réfugiés ont moins de 18 ans. Les enfants courent partout, avec de grands sourires sur leurs visages qui détonnent avec les inquiétudes de leurs familles.

Des difficultés, il y en a. Beaucoup, même. Mais il y a aussi des possibilités. Nous savons qu’en aidant les réfugiés à trouver de nouveaux buts dans leur vie bousculée, ça aura des effets bénéfiques sur eux et sur tout le camp. Pensons à de nouvelles connaissances acquises et à la mise en œuvre de programmes de subsistance. Pensons aussi à des programmes d’éducation pour les enfants et à des centres communautaires pour bien les faire grandir.

Chez CARE, nous visons à soutenir un groupe de travail sur la violence sexuelle et sexiste (SGBV) destiné à sensibiliser la population de réfugiés à cette forme de violence, en plus d’offrir un soutien aux victimes/survivantes et à leurs familles. Comme le confirment nos ressources : « L’éducation et la sensibilisation sont au cœur de notre travail en matière de SGBV. C’est comme ça que les gens changent leurs comportements. »

CARE is working with refugees from the Democratic Republic of Congo in Northern Zambia to prevent sexual and gender-based violence.

Les membres de notre groupe de travail SGBV ont reçu la formation et les outils appropriés pour sensibiliser la communauté à l’importance d’éliminer la violence sexuelle et sexiste. Ils savent comment recevoir et traiter les signalements. Ils servent d’exemple et offrent un soutien personnel à leur entourage. Ils représentent une pierre angulaire inestimable pour le travail de CARE auprès de la population réfugiée. Sans eux, nous ne pourrions pas obtenir les résultats visés.

Lorsqu’ils discutent avec les membres du groupe de travail SGBV, les réfugiés ne manquent pas de souligner à quel point le groupe leur a apporté des bienfaits, autant à eux qu’à la communauté élargie des réfugiés.

Kaimba, par exemple, confirme que CARE l’a aidée à améliorer sa vie de famille et à devenir un modèle dans sa collectivité. C’est grâce à notre travail qu’elle a appris des façons plus constructives d’interagir avec son mari – son mari a aussi modifié positivement ses comportements. Comme ce dernier est pasteur, il prêche de plus en plus à ses fidèles ce qui lui a été enseigné. Kaimba a appris qu’elle mérite d’être traitée avec gentillesse et respect. Depuis, elle le répète à ses enfants et à tous ceux qui l’entourent.

James nous dit à quel point il apprécie notre travail et comment, en quelques mois à peine, les incidents de SGBV ont diminué. Nous ne connaîtrons jamais toute l’ampleur des cas de violence sexuelle et sexiste, puisque la SGBV n’est pas discutée ouvertement en raison du sentiment de honte et de la stigmatisation qu’elle suscite. Mais le groupe de travail SGBV ne relâche pas ses efforts. Il sent d’ailleurs les effets positifs de tout ce qu’il accomplit avec CARE et voit des résultats tangibles dans la communauté.

Members of CARE's Sexual and Gender-Based Task force in Northern Zambia

Kabumna a une façon très éloquente de décrire les impacts de CARE et du groupe de travail sur la violence sexuelle et sexiste. Elle trace un parallèle entre le groupe de travail et une clinique de santé. Quand vous êtes malade, dit-elle, vous allez voir un médecin. Et quand vous avez besoin de toute autre forme d’aide, vous vous adressez au groupe de travail SGBV. C’est une belle comparaison qui démontre toute la passion des membres du groupe de travail.

Il est vrai que le camp de réfugiés dont je vous parle est plutôt petit et que son groupe de travail sur la violence sexuelle et sexiste est modeste. Mais il a un puissant pouvoir d’action. À sa manière, il démontre qu’il est possible de provoquer des changements de comportement, même dans des situations d’urgence difficiles. Lorsque des personnes directement affectées par des problèmes sont impliquées dans l’élaboration de solutions, c’est plus facile de créer des changements de comportement durables.

Les résultats sur le terrain parlent d’eux-mêmes et nous donnent confiance en notre travail. Dans le monde humanitaire, c’est très inspirant et valorisant d’agir aux côtés de collègues qui se donnent à fond pour faire une différence dans la vie de gens et de communautés.


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