Ayesha, un phare pour les survivantes de violence sexiste

Véritable incarnation de la force et de la résilience, Ayesha Khatun a fui le Myanmar et vit dans l’un des camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh. Elle a fréquenté l’école jusqu’à la 8e année, ce qui représente le parcours scolaire typique au Myanmar. Aujourd’hui âgée de 32 ans, elle est mère de 4 enfants.
 
Au Bangladesh, la vie d’Ayesha s’est transformée lorsqu’elle a commencé à s’impliquer au sein de l’espace sûr réservé aux femmes et aux jeunes filles du camp. S’intéressant plus particulièrement à la transmission de l’information sur la violence sexiste et souhaitant contribuer au mieux-être des siens, elle s’est jointe au groupe de sensibilisation communautaire. « Lorsque j’ai vu que CARE voulait recruter des Rohingyas pour œuvrer à la lutte contre les violences sexistes, j’ai saisi l’occasion au bond. Le processus de sélection a été rigoureux. Le niveau d’éducation de chaque candidate a été passé en revue, mais ce sont celles démontrant le plus de passion pour le travail social et les plus grandes capacités de communication qui ont été retenues », relate Ayesha, rayonnante.
Ayesha Khatun, réfugiée rohingya, participante au programme comme bénévole en matière de violence sexiste / CARE Bangladesh

Investie dans son rôle de bénévole, elle a suivi une série de formations afin de pouvoir travailler efficacement à la lutte contre la violence sexiste au sein de sa communauté.

« Il y a cinq ans, je n’avais pas cette même confiance en moi. Aujourd’hui, je connais les besoins et les points de service. Mon expérience comme bénévole m’a permis de m’épanouir. Je peux me déplacer seule dans le camp pour faire mon travail. De plus, je suis maintenant autonome et je gagne de l’argent dont je peux faire bénéficier ma famille. J’en suis très fière et heureuse! » s’exclame Ayesha.

Les bénévoles spécialisés dans la lutte contre la violence sexiste ne sont autorisés qu’à offrir les premiers soins psychosociaux et des conseils de base aux personnes qui en ont besoin. « J’écoute attentivement les survivantes, je leur apporte du soutien émotionnel et je les aide à accéder à des services de soutien complémentaires. Mais je reconnais aussi les limites de mon rôle. Si je me retrouve devant un cas qui nécessite une intervention spécialisée ou qui dépasse mes compétences, j’oriente la personne vers les services appropriés. Je dois assurer la confidentialité des services et mettre en relation de manière efficace les survivantes avec les organismes de soutien juridique appropriés ou les prestataires de soins spécialisés », explique Ayesha.

L’investissement d’Ayesha dans sa mission est tout simplement remarquable. Elle effectue des visites à domicile, fait la promotion des services destinés aux femmes et aux jeunes filles, en plus de coordonner diverses activités. Son grand dévouement lui a valu un immense respect et le surnom d’« aumônière de l’espace sûr ».

Les bénévoles issues de la communauté rohingya, formées et dévouées à la lutte contre la violence sexiste, comme Ayesha, ont une incidence considérable. Cette approche immersive permet de créer un réseau de soutien au sein même de la communauté. Les réfugiées sont plus enclines à faire confiance et à s’ouvrir à quelqu’un de leur propre culture, ce qui permet bien souvent d’offrir un soutien de manière préventive et de mener des interventions précoces. Une telle façon de faire permet à des personnes comme Ayesha de mettre leurs compétences et leurs connaissances à contribution pour améliorer la situation des leurs. Le bien-être psychologique général de la population du camp s’en trouve amélioré, ce qui favorise un environnement de compréhension et de soutien.

Contribuez à faire tomber les barrières qui empêchent les femmes et les jeunes filles de réaliser leur plein potentiel.