L’histoire de Mable: un accès à l’eau qui ne coule pas de source

Mable, mère de cinq enfants, vit dans un village de la Province méridionale de Zambie. Elle nourrit sa famille grâce au jardinage et à l’élevage, dont elle tire également un revenu.

Les habitants du village de Mable, comme 60 % des Zambiens, vivent de l’agriculture. Ils cultivent principalement des légumes sur une petite parcelle de terre le long de la rivière. C’est donc dire que leurs revenus sont étroitement liés aux conditions météorologiques.

Mais la population zambienne subit de plein fouet les conséquences désastreuses de la crise climatique : les phénomènes météorologiques extrêmes s’intensifient. Les températures élevées, les faibles précipitations et les longues périodes de sécheresse menacent sa capacité à produire des denrées et à s’en procurer.

La rivière est leur bouée de sauvetage, mais elle est beaucoup moins profonde qu’il n’y paraît; il suffit de deux mois sans pluie pour qu’elle s’assèche complètement. Il devient donc difficile pour Mable et sa famille de gagner un revenu et de s’assurer trois repas par jour, car sans irrigation point de cultures.

« Ce que nous récoltons, ce sont nos revenus. S’il n’y a pas assez d’eau, la récolte et les revenus sont maigres. »

A woman stands outside behind a large stone well. She uses a small white container, attached to a rope, to collect the water and fill a larger yellow bucket beside her.
Mable s’approvisionnant en eau au puits du village. © Denise Schneider/CARE

« Je crains que le puits ne se tarisse en quelques semaines », confie-t-elle.

En pareille situation, elle et ses voisines doivent marcher pendant des heures chaque jour pour trouver de l’eau potable.

Mais le problème n’est pas unique au village de Mable. Dans le monde entier, 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable.

Les femmes sont souvent exclues des décisions concernant l’allocation et la gestion de l’eau, bien qu’elles assument le plus souvent la responsabilité de l’approvisionnement et de la distribution.

En Afrique et en Asie, les femmes parcourent en moyenne 6 km par jour pour aller chercher de l’eau, en transportant jusqu’à 20 litres par trajet. Dans certaines régions, cette marche exige jusqu’à 15 heures par semaine.Ces 15 heures pourraient être consacrées à d’autres activités susceptibles d’améliorer leur vie et de les aider à réaliser leurs rêves, tout en renforçant leur famille et leur communauté.

En récupérant ce temps, elles pourraient :

  • gagner et épargner de l’argent;
  • fréquenter l’école.

Grâce à un meilleur accès à l’eau potable, elles gagnent également du temps parce qu’elles n’ont plus à s’occuper des membres de la famille qui tombent malades à cause de l’insalubrité de l’eau.

Si vous disposiez de 15 heures supplémentaires dans votre semaine, que feriez-vous?

Photos de Mable et de sa petite-fille, Lumuno, travaillant sur leur parcelle. Toutes les photos : Peter Caton, CARE

Grâce à un projet financé par CARE, Mable a appris à amender le sol et à planter des arbres, ainsi qu’à prendre soin de ses champs et de son bétail. Le projet préconise une approche holistique : il propose aux agricultrices et agriculteurs des solutions durables leur permettant de générer des revenus supplémentaires, ce qui favorise la résilience de la communauté confrontée aux conséquences de la crise climatique.

Il suffit d’une femme pour changer les choses pour plusieurs générations.

Quand une femme peut accéder aux ressources et aux chances qu’elle mérite, elle peut s’extraire de la pauvreté et de situations de crise, tout en entraînant dans son sillage celles et ceux qui l’entourent, brisant ainsi le cycle pour les générations suivantes.

Soutenez des femmes comme Mable. Ce faisant, vous les aidez à briser le cycle de la pauvreté, à renforcer leur capacité de résilience en cas de crise et à bâtir un monde meilleur et plus égalitaire.