Rencontre avec Kidist Manaye à l’occasion de la conférence mondiale sur le climat, Adaptation Futures

Nous sommes allés à la rencontre de Kidist Manaye, gestionnaire de programme chez CARE Éthiopie, durant son passage à Montréal. Elle faisait alors partie d’une délégation dépêchée par CARE dans le cadre de la conférence mondiale sur le climat, Adaptation Futures. Cet événement rassemblant des spécialistes de tous horizons – gouvernements, universités, organismes sans but lucratif, entreprises… – a été l’occasion de débattre et d’échanger sur les solutions au changement climatique.

En quoi consiste votre métier?

Je suis coordonnatrice des programmes chez CARE Éthiopie. Dans ce cadre, je gère deux grands projets financés par l’USAID (agence américaine de développement international) et par la DANIDA (agence danoise de développement international) :

  1. Feed the Future Resilience in Pastoral areas (RIPA) [Nourrir l’avenir – résilience des zones pastorales] en Éthiopie;
  2. Strategy Partnership Agreement (SPA II) [Entente de partenariat stratégique].

Quel est l’objectif de ces projets?

Ils visent à renforcer la résilience des communautés locales, des gouvernements et du secteur privé à l’égard du changement climatique. Ces deux programmes ouvrent la voie à une croissance économique inclusive et à la sécurité alimentaire des personnes qui en ont le plus besoin.

« Quand un projet fait l’unanimité au sein de la communauté, il est plus facile d’obtenir des résultats pérennes. »

– Kidist Manaye

Comment réussissez-vous concrètement à renforcer cette résilience?

Pour mieux comprendre, voici un aperçu de notre travail. Nous organisons des formations afin de consolider les compétences des participantes et participants dans certains domaines tels que l’agriculture. Nous proposons aussi des séances pédagogiques sur les mécanismes d’échange d’information et d’alerte précoces*, la gouvernance des ressources naturelles et les activités innovantes. Il s’agit notamment d’expliquer l’intérêt du défrichage des prosopis, une espèce d’arbres envahissante, en vue de libérer des surfaces agricoles et d’utiliser au quotidien le bois issu de leur coupe.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?

C’est vraiment formidable de pouvoir travailler sur des programmes complexes de par leur nature. En plus, les occasions ne manquent pas de sortir des sentiers battus et de trouver des idées novatrices pour relever les défis qui se posent.

Grâce au collectif de partenaires locaux et internationaux comme CARE et DANIDA, je peux aussi consolider mes compétences et être plus à même de résoudre des problèmes, d’analyser une situation ou de gérer une équipe. Enfin, j’aime qu’il y ait toujours de nouveaux défis à relever et de nombreuses parties prenantes dans chaque projet.

Quel est l’axe de travail de vos différents programmes?

Chez CARE, nous axons nos efforts sur l’égalité des genres. Cependant, nos programmes ne s’adressent pas uniquement aux femmes, mais à tous les membres des communautés vulnérables et marginalisées qui peuvent pleinement en bénéficier et y participer. Dans l’un de nos projets, 30 % de femmes, essentiellement issues de régions pastorales, occupent des postes de direction. Ces communautés sont traditionnellement patriarcales, mais de plus en plus de femmes y jouent un rôle de premier plan. Les familles se déplacent toute l’année avec leur bétail pour trouver de nouveaux pâturages.

En quoi la participation des femmes s’avère-t-elle bénéfique pour ces communautés?

Les femmes sont responsables, curieuses et efficaces. Lorsque leur voix est entendue, leur participation aux processus décisionnels est cruciale pour changer la donne.

De plus, quand une femme lance une entreprise ou une activité lucrative, c’est toute la société qui en bénéficie.

* Les mécanismes d’échange d’information et d’alerte précoces visent à communiquer à l’avance les prévisions météorologiques et tout événement climatique notable. L’objectif est de permettre à la population de s’organiser en conséquence et de se préparer aux changements de météo. Pour que les systèmes d’alerte précoce fonctionnent, les organismes scientifiques doivent travailler main dans la main avec les communautés et les autres parties prenantes. C’est ensemble que nous pourrons nous assurer de la clarté et de l’efficacité des messages envoyés, afin d’agir rapidement pour sauver des vies et des ressources.

L’action de CARE contre le changement climatique

CARE forme l’un des plus importants réseaux humanitaires au monde. Nous luttons contre la pauvreté et les effets du changement climatique en articulant notre action autour de la défense des droits des femmes. En 2022, CARE est venu en aide à 174 millions de personnes dans plus de 100 pays.