SERVE – Rwanda

La situation

Malgré l’essor rapide et continu de l’économie rwandaise et de nombreux progrès sociaux, les emplois rémunérateurs font encore défaut, en particulier pour les jeunes, dont la population ne cesse de croître. Aujourd’hui, près de 78 % des Rwandaises et Rwandais sont âgés de moins de 35 ans, et le potentiel des jeunes femmes demeure largement inexploité, notamment dans le milieu agricole. Mais plusieurs obstacles viennent entraver leur contribution à la croissance du secteur et porter atteinte à leur droit à l’égalité sociale et économique.

L’inadéquation des pratiques entrepreneuriales, des techniques et des technologies constitue l’un des principaux freins à la participation active des jeunes femmes à la productivité du secteur. Dans les faits, beaucoup de jeunes et de femmes ne disposent que de surfaces agricoles restreintes, ce qui ne permet pas de faire des récoltes abondantes. Leur activité ne leur rapporte donc souvent pas grand-chose. En outre, au Rwanda, les systèmes de prêts ne sont pas adaptés aux besoins des petites exploitations en zone rurale. Peu de banques proposent d’ailleurs des financements spécialement conçus pour le milieu agricole, et c’est là un obstacle majeur pour les jeunes femmes des campagnes. En effet, les banques exigent des objets de valeur en garantie, mais bon nombre de jeunes n’en possèdent pas. L’obtention d’un prêt en vue de développer son entreprise est donc souvent compromise.

De surcroît, beaucoup de jeunes, et en particulier de femmes, n’ont pas accès aux services financiers officiels et doivent se tourner vers des méthodes ou des groupes d’épargne informels. Certes, les services bancaires numériques gagnent du terrain au Rwanda, mais l’inclusion financière à grande échelle reste un modèle encore éloigné de la réalité quotidienne. Enfin, les normes culturelles et sociales perpétuent les inégalités de genre et limitent la participation des jeunes femmes au secteur agricole. Elles sont effectivement accaparées par tout un tas de tâches non rémunérées et ne disposent que d’un pouvoir décisionnel limité. Elles n’ont donc bien souvent pas leur mot à dire quant à l’utilisation des revenus et des biens du ménage.

Ce que nous faisons

En partenariat avec

SERVE vise à bâtir un environnement entrepreneurial résilient, durable, inclusif et équitable entre les sexes, propice à des emplois dignes et épanouissants pour les jeunes dans les chaînes de valeur du secteur agricole rwandais. Le projet s’emploie plus particulièrement à utiliser le potentiel inexploité des jeunes femmes, afin de leur procurer une source de revenu et un métier, de lutter contre les inégalités économiques et de stimuler la croissance du secteur. Il s’agit de :

1. Favoriser la croissance inclusive et durable des petites et microentreprises agricoles dirigées par des jeunes. Pour ce faire, CARE et ses partenaires s’attelleront à renforcer la productivité de ces structures, à leur fournir un meilleur accès au financement et à soutenir l’entrepreneuriat. Nous mettrons également les actrices et les acteurs du secteur de l’agriculture et de la production en relation directe avec les marchés des chaînes de valeur des haricots verts, des piments, des tomates et de la volaille.
2. Transformer le contexte social et les politiques en vigueur, en vue d’inciter les principales parties prenantes à promouvoir l’équité et l’inclusion dans le secteur agricole. En s’attaquant aux obstacles politiques et aux inégalités de genre auxquelles se heurtent les jeunes femmes, le projet vise à favoriser leur participation et à les faire reconnaître comme des actrices économiques à part entière.

Objectifs du projet

• Impliquer 100 000 jeunes femmes, en particulier celles âgées de 18 à 35 ans, issues d’exploitations ainsi que de petites et microentreprises agricoles ou démontrant un potentiel dans ce domaine. Nous inclurons au moins 3 % de jeunes vivant avec un handicap et 3 % de réfugiées.
• Renforcer les possibilités d’emploi existantes pour 20 000 jeunes femmes
• Créer de nouveaux postes pour 60 000 jeunes femmes en stimulant notamment la croissance de certaines petites et microentreprises
• Aider directement 80 000 personnes en tout, en particulier des jeunes femmes, à occuper des emplois dignes et épanouissants

Partenaires du projet